Le gouvernement algérien vient de répondre à l'appel lancé par Ahmed Raissouni au roi Mohammed VI d'autoriser le djihad pour récupérer Tindouf. «Les propos de Raissouni portent une incitation claire et un appel explicite à attaquer la souveraineté des Etats. Mal lui en a pris d'attiser le discours de haine et d'appeler à allumer les feux de la fitna entre les peuples, les Etats et les gouvernements de la région», indique la Commission de la fatwa du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs dans un communiqué publié par l'APS. L'instance précise que le président de l'Union internationale des oulémas musulmans (UIOM) «a tenté vainement de revêtir ces élucubrations et ces divagations du sceau du djihad en les reliant à des thèses illusoires et infondées rejetées par la religion, la raison, l'histoire et la réalité, faisant ainsi sienne l'idéologie des groupes terroristes extrémistes». Face à la vague de contestation de ces déclarations en Algérie, Raissouni a estimé que son appel au djihad à Tindouf est pour «permettre aux érudits et prédicateurs marocains, et à tous les Marocains, de traverser vers la ville de Tindouf et ses camps, pour communiquer et dialoguer avec leurs frères sahraouis marocains qui y sont détenus, autour de l'unité et la fraternité qui les unissent et sur l'absurdité du projet séparatiste, pour lequel se bat le Front Polisario, soutenu et dirigé par l'armée algérienne». La condamnation de l'exécutif algérien a été précédée par un rejet catégorique des propos d'Ahmed Raissouni par l'Association des oulémas musulmans algériens, pourtant membre influent au sein de l'UIOM, et de partis politiques locaux.