Dans une étude de cas au Maroc menée par l'équipe Transport de la Banque mondiale, près de 40% des entreprises interrogées ont indiqué que les transports publics peuvent avoir un impact négatif sur la fidélisation des employés. En l'absence de transports publics, les entreprises marocaines ont du mal à garder leur personnel, indique une étude de cas menée au Maroc de la Banque mondiale. Dans son étude, publiée la semaine dernière, l'équipe Transport de la Banque mondiale s'est entretenue avec des dirigeants industriels marocains avant d'adresser des questions en lignes à des interlocuteurs spécifiques de chaque établissement. Les personnes interrogées ont ainsi répondu à des questions sur leur entreprise et la nature de leur établissement, l'accessibilité géographique de leurs usines, les habitudes de déplacement de leurs employés et les politiques de transport de leur entreprise. L'enquête visait à examiner l'accessibilité des employés aux lieux de travail en termes de politique publique. Pour des services de transport public «accessibles, abordables, efficaces et sûrs» Il en ressort ainsi que la qualité des services de transport public a une incidence sur les performances d'une entreprise, explique-t-on. «Selon près de 40% des entreprises interrogées, les transports publics peuvent avoir un impact négatif sur la fidélisation des employés. Les entreprises interrogées étaient unanimement très critiques à l'égard de tous les aspects de la qualité des transports publics : fréquence, confort et ponctualité», poursuit la même source. Selon elle, la question des transports serait «une préoccupation majeure pour les employés et les représentants syndicaux». «Sans surprise, les résultats montrent que les entreprises dans lesquelles la question de la mobilité est le plus souvent soulevée sont celles qui sont le moins enclines à s'attaquer à cette difficulté», expliquent les experts de l'équipe Transport de la Banque mondiale. De même, ces entreprises sont celles qui «réfutent les conséquences négatives des transports publics sur la fidélisation des employés». «Les dirigeants qui semblent moins s'intéresser à ces questions déclarent cependant que les préoccupations liées aux transports sont systématiquement évoquées lors du dialogue social avec les salariés», ajoute l'étude de cas. Pour celle-ci, «les résultats confirment que les entreprises attendent des politiques publiques de mobilité performantes, ce qui démontre l'importance d'impliquer les parties prenantes dans la conception des politiques de transport». «L'amélioration des transports publics profite aux travailleurs en leur offrant un meilleur accès à l'emploi, tout en contribuant à accroître les performances des entreprises», estiment ses rédacteurs qui plaident «fortement en faveur de services de transport public accessibles, abordables, efficaces et sûrs». «Un réseau de transport public efficace est primordial pour le développement de centres urbains durables, respectueux du climat, inclusifs et tournés vers la croissance», conclut-on. Au total, 31 établissements du secteur textile ont répondu, dont 60% situés à Casablanca, 20% à Tanger, 13% à Fez et les 7 % restants à Marrakech. Si le nombre de répondants reste «limité» et les résultats de l'analyse «pas statistiquement significatifs», ils restent «néanmoins» indicatifs, assure la même source, pour qui «cette expérience montre qu'il est possible de cerner les habitudes de déplacement d'une manière simple, efficace et facilement transposable à plus grande échelle».