Une enquête de la Banque mondiale les transports en commun au Maroc, a révélé la relation entre la qualité des services de transport public et le rendement et performances des employés. Le transport « fatigue » les employés souvent confrontés à un « vrai cauchemar », indique l'étude. Selon 40% des entreprises interrogées dans le cadre de l'enquête menée, les « transports en commun peuvent avoir un impact négatif sur la rétention des employés », ce qui fait que si les services de transports ne sont pas à la hauteur ou n'améliorent pas la vie des travailleurs, ils sont plus sujets à chercher du travail ailleurs où il y a moins de contraintes, et où l'emploi est plus proche de leur lieu de résidence. La banque mondiale indique en ce sens que le transport crée une forte rotation du personnel, affecte le rendement des employés car il favorise l'épuisement des employés, ce qui pénalise les entreprises. Les entreprises interrogées ont été questionnées sur plusieurs bases et sur les septicités de leurs activités, notamment la nature de leur implantation, l'accessibilité à leurs usines, les déplacements quotidiens de leurs employés et les politiques de transport adoptées par leurs entreprises. L'étude de cas a été menée auprès de dirigeants et responsables d'entreprises issus de 31 établissements du secteur textile, dont 60% situés à Casablanca, 20% à Tanger, 13 % à Fès et 7 % à Marrakech. Les auteurs estiment que les résultats ne sont toutefois pas « statistiquement significatifs » puisque le nombre de répondants est limité Mais les résultats « sont néanmoins indicatifs, et cette expérience montre qu'il est possible de cerner les habitudes de déplacement d'une manière simple, efficace et facilement transposable à plus grande échelle », affirment les experts. L'étude de la Banque mondiale s'intéresse particulièrement travailleurs du secteur informel et ceux aux revenus bas, et les femme surtout, qui « qui assument la majeure partie des tâches ménagères et de la garde des enfants ». « Il faut jongler entre plusieurs moyens de transport, s'assurer que le transport est aussi bon marché que possible, prévoir les perturbations inattendues, coordonner ses horaires avec les autres membres de la famille, craindre d'éventuels problèmes de sécurité ou de harcèlement, tout en veillant à ne pas arriver en retard au travail », indiquent les économistes de l'institution. La transition facile entre le domicile et le travail peut se transformer en « vrai cauchemar » pour les personnes à revenu bas ou dans le secteur informel, notamment à cause de cette prise de plusieurs moyens de transports pour arriver sur les lieux du travail. « L'accessibilité du lieu de travail est devenue une charge mentale pour les travailleurs comme pour les dirigeants d'entreprises » et les cadres dans diverses industries, indique les expert signataires de l'étude de la Banque mondiale. L'étude explique de façon claire « l'irrégularité des services de transport a conduit un taux élevé d'employés à changer de lieu de travail et à les fatiguer ». Pour les employeurs, l'étude met en évidence une double peine liée au transport puisque qu'ils financent ces mêmes transports publics via leurs impôts qu'ils paient alors que les entreprises ne peuvent pas bénéficier des services de transport public en retour en raison de leur insuffisance et de leur irrégularité. Par ailleurs, certaines entreprises choisissent de supporter les coûts des services de transport pour leurs travailleurs, et cela grève des coûts supplémentaires qui nuisent encore plus à leur compétitivité, souligne l'étude. Enfin, les experts soulignent que bien que fournir des services de transport aux employés est une façon de stimuler la production des entreprises, cela peut se transformer le problème « en problème interne ». En outre, exiger des entreprises privées de fournir des services de transport sûrs et efficaces à leurs employés va avoir un impact sur le nombre de passagers susceptibles d'utiliser les services de transport en commun et cela conduirait à une baisse de la demande, « réduisant ainsi les incitations à améliorer les services de transport public ».