La Commissaire européenne aux affaires intérieures est revenue, lundi, sur le drame survenu vendredi 24 juin à la frontière séparant le Maroc à Melilla, lorsque 23 migrants ont perdu la vie en tentant de franchir la frontière terrestre. Lors d'une réunion au Parlement européen à Strasbourg, Ylva Johansson a assuré que ses pensées vont «aux personnes qui ont perdu la vie à Melilla, ceux qui ont été blessés et leurs familles». Rappelant les faits, la commissaire européenne a reconnu qu'il serait «très difficile de savoir ce qui s'est passé exactement lors de ce vendredi noir». Cependant, tout en confirmant la version donnée par le Maroc, Ylva Johansson a assuré qu'il est «inacceptable que les migrants ont fait appel à la violence pour franchir la frontière de l'UE et c'est inacceptable de voir les gens mourir de cette manière». «La priorité est de fournir de l'aide médicale et d'établir pleinement les faits», a-t-elle assuré. «Ce que nous pouvons dire en général est que 99% des migrants irréguliers font appel à des passeurs. La plupart des migrants au Maroc y sont arrivés à l'aide de ces passeurs», a-t-elle rappelé, ajoutant que ces migrants seraient arrivés depuis le Soudan via la Libye et l'Algérie. Pour Ylva Johansson, «la seule manière de gérer l'immigration vers l'Europe est de s'engager avec des partenaires à l'extérieur de l'UE». «Depuis le début de mon mandat, j'ai travaillé avec de grands partenaires et des pays d'origine, de transit et de destination (…) Respecter les droits fondamentaux est la clé de tous ces partenariats», a-t-elle plaidé. La responsable européenne a assuré, dans ce sens, que «le Maroc est un partenaire stratégique clé de l'Union européenne pour gérer la migration et lutter contre les passeurs». «Rien que pour l'année en cours, le Maroc a prévenu 26 000 départs irréguliers, dont 1 sur 10 survenus en mer», a-t-elle rappelé, en annonçant qu'elle «discutera davantage avec le Maroc autour des événements tragiques à Melilla et pour renforcer davantage le partenariat sur la migration». La commissaire européenne a affirmé également son «plein soutien» aux appels des Nations unies et de l'Union africaine pour des enquêtes sur cet événement tragique. «Je salue également le fait que le procureur de la République d'Espagne mène actuellement des investigations, tout comme la mission d'information du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) au Maroc», a-t-elle conclu.