A l'annonce de la victoire de François Hollande, Marocains, Algériens, … ont brandi le drapeau autour du président élu espérant avoir très prochainement le droit de participer enfin à la vie politique française. Mais le droit de vote semble ne pas être pour maintenant, surtout quand les socialistes se montrent plus que jamais partagés sur la question. Le droit de vote des étrangers. «Est-ce que c'est aujourd'hui une revendication forte dans la société française ? Un élément puissant d'intégration ? Non», a déclaré le ministre de l'Intérieur dans une interview accordée au quotidien Le Monde. «Ça n'a pas la même portée qu'il y a trente ans. Aujourd'hui, le défi de la société française est celui de l'intégration», ajoute-t-il. Pour rappel, le droit de vote octroyé aux étrangers était l'une des promesses de François Hollande lors de la campagne présidentielle : «J'accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans». Et la réplique saignante de Manuel Valls arrive au moment où 75 députés PS viennent de lancer un appel au président de la République pour réclamer l'octroi «maintenant» du droit de vote aux étrangers. L'UMP exige un référendum Après la publication de ces interventions, l'UMP n'a pas tardé à réagir. «Nous exigeons un référendum, […] si cette promesse de campagne, que nous espérions pourtant enterrée, devait être à nouveau mise sur la table», indique un communiqué de la secrétaire nationale de l'UMP, Camille Bedin. L'ancien parti au pouvoir estime le projet «dangereux» et souhaite qu'il reste «comme tant d'autres, une promesse non tenue du président Hollande». Pour l'UMP, accorder le droit de vote aux étrangers bouleverserait la conception umpiste de la nation. Bref, pour voter, il faudrait avoir la nationalité française. Un autre Sarko ? Vous avez dit référendum ? M. Valls n'a pas hésité à mettre en garde contre un référendum, dont il pense qu'il «faut bien évaluer les conséquences d'un référendum, pas seulement en termes de résultats mais aussi de déchirure dans la société française». Un discours qui se rapproche tellement de celui de l'UMP que l'ex-garde des Sceaux, Rachida Dati, a estimé que le ministre de l'Intérieur, par ses propos et son raisonnement donne «une nouvelle fois raison» à l'ancien président Nicolas Sarkozy. Alors que de nombreux étrangers s'étaient réjouis de la victoire de François Hollande, espérant très prochainement participer à la vie politique française, ce ne sera peut-être pas pour maintenant. Pour l'heure, le président de la République n'a pas encore réagi, pourtant sa réaction est très attendue de tous. Que fera-t-il?