Les ilots marocains, occupés par l'Espagne, font à nouveau parler d'eux depuis quelques temps. Le dernier en date est l'ilot Laila, appelé l'ilot Perejil par les Espagnols. Ce rocher d'à peine 15 hectares, situé à moins de 200 mètres des côtes marocaines, aurait été pris d'assaut par des militants nationalistes, tout comme le rocher de Badis il y a une quinzaine de jours. Dimanche 16 septembre, le Comité de coordination pour la libération de Sebta et Melilia a annoncé que cinq de ses militants avaient réussi à «occuper» l'ilot Leila, appelé l'ile Perejil par les Espagnols. Les cinq hommes auraient débarqué dimanche, aux alentours de 15h00, sur ce morceau de terre de 15 hectares, inhabité, situé à quelques 200 mètres des côtes marocaines et dont la souveraineté est revendiquée par le Maroc et l'Espagne. Les cinq nationalistes ont déclaré avoir réussi à soulever sur place deux drapeaux marocains, a fait savoir l'agence de presse espagnole EFE. Selon Said Chramti, vice-président du comité, ils ont atteint l'ilot par la nage, munis de provisions pour une quinzaine de jours. Sauf que pour le gouvernement espagnol ces informations ne sont pas tout à fait exactes. L'Espagne dément Dans un communiqué relayé par le quotidien espagnol El Pais, la délégation du gouvernement espagnol de Sebta a nié les faits relatés par le comité dirigé par Yahya Yahya, par ailleurs maire de Bni Ansar. Alertés par les médias, des agents de la Guardia civil espagnole se sont rendus sur le rocher pour vérifier l'authenticité de ces informations. Et une fois sur place, aucune présence d'activistes ou d'êtres humains n'a été constatée, a annoncé le gouvernement espagnol. Côté marocain, un patrouilleur de la Gendarmerie royale marocaine s'est également approché des lieux pour en savoir plus sur cette présumée tentative d'occupation, ou de «décolonisation», de l'ile, rapporte la même source. Le gouvernement marocain n'a, toutefois, pas encore officiellement réagi à la nouvelle. Remake de la crise de 2002 ? Bien que la version du comité nationaliste ait été démentie par les Espagnols, ce scénario n'est pas sans rappeler le conflit ayant opposé, il y a dix ans de là, les deux pays voisins. Pour rappel, le 11 juillet 2002, le Maroc avait envoyé une dizaine de militaires sur le rocher dans l'objectif d'y installer un poste de surveillance. Ce dernier devait, selon le Maroc, servir à lutter contre l'immigration clandestine et le trafic de drogue. Une semaine après, l'Espagne décidait d'envoyer, à son tour, ses soldats sur l'ilot. Les militaires marocains avaient alors été chassés de Leila, au cours d'une opération que les Espagnols ont baptisé Romeo-Sierra. Le conflit avait finalement été résolu «grâce» à la médiation des Etats-Unis, rétablissant ainsi le statut quo. Aujourd'hui, on n'est encore loin de ce scénario. Les gouvernements marocain et espagnol, qui entretiennent actuellement de très bonnes relations, ne semblent pas vouloir accorder beaucoup d'importance aux tentatives répétées du comité de Yayha Yayha. Ce dernier ne compte néanmoins pas en rester là. Il compte mener d'autres actions semblables pour revendiquer la souveraineté du royaume sur cette île, tout comme pour les deux villes Sebta et Mélilia et les autres rochers situés au large du Maroc.