Google subit la pression du gouvernement espagnol afin de corriger l'erreur attribuant l'îlot Leïla (islote de Perejil en espagnol) et d'autres territoires sous souveraineté espagnole au Maroc. Le ministère espagnol des Affaires étrangères a demandé à l'entreprise américaine Google de modifier les informations et de «restituer» à l'Espagne tous ses territoires. Il y a quelques mois, un site internet avait révélé que le géant américain de l'internet avait rattaché les «plazas de soberanía», situés sur les côtes marocaines ou dans la Méditerranée. La presse ibérique a largement commenté cette affaire, ce qui a fini par pousser le département dirigé par Miguel Angel Moratinos, à demander à Google, de corriger les informations concernant plusieurs îles. Concrètement, il s'agit des îles Zaffarines ou Jaafarines (Islas Chafarinas en espagnol), le Rocher d'Al-Hoceima, la presqu'île de Peñón de Vélez de la Gomera appelé Rocher de Badis et le très controversé îlot Leila (îlot Perejil), qui sont espagnols selon Madrid. Auparavant, Google Espagne avait déjà contacté le ministère des Affaires étrangères pour lui faire part de sa volonté de remédier à la situation. En effet, le siège aux Etats-Unis a été saisi pour rectifier les données du service de cartographie et d'imagerie par satellite (Google Maps et Google Earth), sur ces territoires sous souveraineté espagnole. Un porte-parole en Espagne du moteur de recherche a déclaré, tout en reconnaissant leur tort, que l'information fournie par Google Earth et Maps «est composée d'une série de données émanant d'une tierce partie», ayant des contrats avec Google. Autrement dit, des sociétés sous traitantes. Google travaille «de manière intensive et continue afin de rendre cette information aussi précise que possible» pour les utilisateurs, mais il peut «y avoir des erreurs occasionnelles» a précise le même porte-parole. Les récentes prises de position marocaines ont sans doute donné des idées à l'exécutif espagnol de faire pression sur Google. Pour rappel, le 17 mai dernier, le premier ministre Abbas El Fassi avait appelé devant le Parlement, à «mettre fin à l'occupation de Sebta et Melilla» par le dialogue. Quelques semaines plus tard, le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, en visite à Madrid le 28 juin, a confié dans un entretien au journal en ligne l'Expansion.com que «les Espagnols savent que Sebta et Melilla sont deux villes marocaines». Il a ajouté qu'il souhaite l'ouverture de négociations «tranquilles et sereines», afin de rétablir cette vérité «à la fois géographique et historique». Le Maroc et l'Espagne revendiquent tous deux des territoires sur les côtes marocaines et dans la Méditerranée. L'îlot Leïla/Perejil est devenu le plus célèbre de ces territoires, après une crise de dix jours ayant opposé les deux Royaumes en juillet 2002. Les deux voisins avaient fini par trouver un accord autour de l'îlot qui prévoyait le retour au statu quo antérieur à la crise.