Le juge d'instruction près la Cour d'appel de Nador a ordonné, lundi après-midi, la poursuite de 32 ressortissants de divers pays d'Afrique subsaharienne par la chambre criminelle de première instance. Le procès s'ouvrira le 13 juillet prochain pour «organisation et facilitation d'entrée et de sortie irrégulières de personnes depuis et vers le Maroc, dans le cadre d'une bande organisée», ce qui élève les faits reprochés à un cas de traite des êtres humains. Les concernés sont également poursuivis pour «enlèvement et rétention d'un agent des forces publiques» marocaines, «incendie de forêt» sur les hauteurs de Gourougou servant de refuge, «désobéissance» et «rassemblement armé», a appris Yabiladi auprès de la section locale de l'Association marocaine des droits humains (AMDH-Nador). Selon des informations de l'agence de presse espagnole EFE, qui cite des sources judiciaires, un mineur figure parmi les 32 personnes poursuivies. 36 autres sont soupçonnées de délits, pour lesquels elles sont déférées, ce lundi, devant le procureur du Tribunal de première instance, dans le cadre des mêmes événements, où la décision du procureur est encore attendue, a indiqué la section locale de l'AMDH. Le total des 68 ressortissants a été interpellé à la suite de la tentative de traversée de la clôture frontalière avec Melilla, vendredi 24 juin par 500 migrants, dont des personnes armées d'outils tranchants. Les violences ont fait 76 blessés parmi les ressortissants et 160 autres parmi les forces de l'ordre marocaines. Selon le dernier bilan officiel, au moins 23 personnes de diverses nationalités d'Afrique subsaharienne sont décédées. Les ONG estiment le nombre de morts à une trentaine.