Le secrétariat général du PJD ouvre un front contre la présidente du Conseil National des Droits de l'Homme. L'appel d'Amina Bouyach à ouvrir un débat sur des dispositions légales du droit successoral au Maroc, qui pénalisent actuellement les femmes, a irrité les islamistes. Se présentant comme le gardien des valeurs de l'islam, le PJD estime, dans un communiqué, que «réformer certains aspects de l'injustice subie par les femmes marocaines passe d'abord par le respect des droits économiques et sociaux, et non en accusant de manière tendancieuse les textes de la loi islamique d'être responsables du phénomène de la pauvreté dont souffrent tant les femmes que les hommes». La formation de la Lampe affirme que «l'évaluation d'environ deux décennies de la mise en œuvre du Code de la famille doit se faire à la lumière d'un débat scientifique objectif et serein de la part de personnes compétentes et spécialisées, loin de certains arguments idéologiques hostiles aux valeurs religieuses». Et de rappeler que dans le discours d'octobre 2003, le roi Mohammed VI avait précisé qu'il «ne peut recommander l'illicite ou interdire le licite». Le rejet du PJD de cette proposition, appelant à une réforme des lois de l'héritage au Maroc, est une constante chez les «frères» d'Abdelilah Benkirane. Pour mémoire, le secrétariat général du PJD avait condamné, en octobre 2015, une initiative similaire du CNDH portant révision de certaines dispositions du Code de la famille, afin de permettre aux femmes de bénéficier des mêmes droits successoraux que les hommes. «C'est une recommandation irresponsable qui constitue une grave violation de la constitution», avait alors indiqué la formation islamiste.