Dans une interview accordée à El Periodico, l'ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya est revenue sur les tensions de l'année dernière avec le Maroc. «Tout a été utilisé durant cette crise pour couvrir de boue ce geste humanitaire, envers un citoyen espagnol, qui avait besoin d'une aide immédiate». L'ex-cheffe de la diplomatie se réfère à l'hospitalisation du chef du Polisario, Brahim Ghali, à Logroño. «Et quand je dis tout, c'est tout : des écoutes téléphoniques, des plaintes, des campagnes, y compris des campagnes de presse. Cela a été assez évident», a-t-elle précisé. Alors qu'El Periodico publiait les déclarations de Mme. Gonzalez, le quotidien El Pais révélait, le même jour, des extraits d'un document confidentiel des services de renseignements espagnols, datant du 24 juin 2021, accusant le Maroc d'avoir orchestré une campagne «judiciaire et médiatique» en Espagne contre Brahim Ghali. Son objectif, selon la même source, était d'«intimider» le chef du Polisario et «entraver sa mobilité» sur le territoire espagnol et créer «une opinion dans la presse espagnole favorable aux intérêts du Maroc». Malgré son réquisitoire, l'ancienne ministre n'a pas souhaité répondre à une question portant sur la responsabilité éventuelle de Rabat dans l'espionnage de son téléphone par le logiciel Pegasus. «Sur toutes ces questions, je préfère que vous les adressiez à la personne appropriée. Je veux être, je le répète, extrêmement respectueuse des règles, surtout dans une affaire comme celle-ci, qui est très grave», a-t-elle souligné. Fin mai dernier, le tribunal de Saragosse a classé l'enquête sur l'entrée en Espagne en catimini du chef du Front Polisario, Brahim Ghali. Une décision qui a blanchie Arancha Gonzalez de toute responsabilité dans cette affaire.