Après le Qatar, l'Espagne a les yeux rivés sur la capacité de production de produits d'énergie fossile du Nigéria. En témoigne la signature d'un protocole d'accord pour «promouvoir, soutenir et faciliter» leur coopération dans le secteur énergétique, indique la déclaration conjointe publiée, le 1er juin à Madrid, au terme des entretiens entre le président, Muhammadu Buhari, et le chef du gouvernement, Pedro Sanchez. A cette occasion, Madrid et Abuja «ont confirmé leur volonté de renforcer l'approvisionnement énergétique, à un moment de pression internationale particulière sur les marchés de l'énergie, en raison de l'actuel contexte belliqueux». Une allusion à la guerre en Ukraine. Sans citer expressément le projet du gazoduc Maroc-Nigéria, qui devrait acheminer du gaz depuis l'Afrique de l'Ouest vers l'Espagne, Pedro Sanchez a transmis au président Buhari «l'intérêt des entreprises espagnoles» du secteur énergétique à «conclure des accords qui garantissent un approvisionnement stable, sur une base durable» de ces produits, souligne la déclaration conjointe. Alors que le président Buhari discutait avec Pedro Sanchez le renforcement de la coopération énergétique, le ministre nigérian des Ressources pétrolières, Timipre Sylva annonçait que le Conseil exécutif fédéral (FEC), une autorité gouvernementale, a donné son feu vert à la NNPC (Nigerian National Petroleum Corporation) pour conclure un accord avec la CEDEAO pour la réalisation du gazoduc Maroc-Nigéria. «Ce gazoduc doit acheminer du gaz vers 15 pays d'Afrique de l'Ouest et vers le Maroc et à travers le Maroc vers l'Espagne et l'Europe», a déclaré le ministre Sylva.