L'affaire opposant les entreprises espagnoles Formaroc et Torreblanca, au groupe immobilier marocain Addoha, n'est pas prête de toucher à sa fin. L'Association des personnes affectées par l'extorsion au Maroc vient de faire appel au Parlement européen pour tenter de trouver une issue au conflit. L'Association des personnes affectées par l'extorsion au Maroc (AAEM), vient de porter le dossier des entrepreneurs espagnols, qui auraient été victimes d'escroqueries au Maroc, devant le Parlement européen (PE). Une plainte a été déposée lundi par l'association auprès de la représentation du PE en Espagne, pour dénoncer «les nombreux cas de violations et d'extorsions» pratiqués au Maroc, a fait savoir le président de l'association, Francisco de Arratia, à l'agence de presse espagnole Europa Press. Face à cette «détresse», l'association a décidé d'informer le Parlement européen de ces extorsions de fonds dont la valeur a atteint au total «les 400 millions d'euros», indique la même source. Les deux entreprises espagnoles Formaroc et Torreblanca, opérant dans le BTP, sont les principales concernées. Elles accusent le groupe marocain immobilier Addoha Douja Promotion, avec lequel elles s'étaient associées pour les besoins de deux projets immobiliers distincts, de les avoir «dépossédés de leur biens». Selon l'AAEM, des fonctionnaires du groupe d'Anas Sefrioui auraient volé aux Espagnols du matériel de construction ainsi que des documents officiels. Certains employés de Formaroc et de Torreblanca, auraient également subi des menaces et des violences de la part d'Addoha pour les pousser à quitter leurs chantiers au Maroc. Finalement, Torreblanca et Formaroc ont dû plier bagages et rentrer en Espagne. Aide limitée Dans sa plainte, l'association a par ailleurs regretté l'aide «limitée» fournie par les autorités espagnoles et marocaines. «L´Administration marocaine est au courant de nos préoccupations, ainsi que celle espagnole d'ailleurs. Mais pour le moment, les actions concrètes se font encore attendre sur ces pratiques que nous dénonçons et qui sont illégales et non conformes aux normes qui régissent le monde des affaires», nous confiait alors Francisco de Arratia, en octobre dernier. Il faut dire que rien n'a vraiment changé depuis.