A rebours de la colère exprimée par leurs partis respectifs, les présidents de Ceuta et Melilla se félicitent de l'appui apporté par le chef du gouvernement espagnol au plan marocain prévoyant d'accorder une autonomie au Sahara occidental. Juan Vivas, qui gouverne Ceuta sous la bannière du Parti Populaire, a téléphoné au ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, pour lui communiquer sa satisfaction pour cette «nouvelle étape» dans les relations avec le Maroc. Une page devant «garantir la stabilité, la souveraineté, l'intégrité territoriale et la prospérité» des deux pays, a souligné hier la présidence du gouvernement espagnol dans un communiqué. Eduardo de Castro, le président de Melilla, a également pris ses distances avec la sortie de son parti Ciudadanos, et a qualifié la décision de Pedro Sanchez de «bonne nouvelle». «C'est une nouvelle étape ambitieuse qui s'ouvre avec un agenda clair (…) pour clore une crise qui nous étouffe depuis la fermeture de la frontière commerciale (le 1er août 2018, ndlr), ouverte en 1886», a-t-il commenté. De Castro a également annoncé une réunion, prévue le mercredi prochain, avec le chef de la diplomatie espagnol. C'est sur cette même ligne que s'est inscrit le chef de la première formation politique à l'Assemblée de Melilla, Mustapha Aberchan. «Nous tenons à féliciter le travail silencieux et constructif de notre gouvernement pour les mesures nécessaires qu'il a prises afin de rétablir les relations fraternelles et amicales entre les deux pays», a salué le leader de Coalition pour Melilla. A Ceuta et Melilla, deux enclaves dont les économies dépendent essentiellement des échanges commerciaux avec le Maroc, les responsables espèrent que cette «nouvelle étape» qui s'ouvre dans les relations avec le Maroc puisse se traduire par une réouverture des frontières fermées depuis le 13 mars 2020, et bénéficier ensuite de l'Opération Marhaba 2022.