Selon José Manuel Albares, ministre espagnol des affaires étrangères, des voies de dialogue d'ordre diplomatique sont ouvertes, entre le Maroc et l'Espagne, en vue de reprendre les relations bilatérales. Le Maroc et l'Espagne s'apprêtent-ils à enterrer la hache de guerre ? C'est, du moins, ce que souhaite l'Espagne, opinion exprimée via ses multiples canaux, officiels et officieux. Au retour d'un déplacement à Madrid, où il a pu s'entretenir avec le nouveau chargé du portefeuille de la diplomatie espagnole, Eduardo de Castro, le président du gouvernement de Mélilia, a affirmé que des actions sont en cours pour entamer un dégel des relations bilatérales. «Il est important d'accorder du temps et une marge de manœuvre, au nouveau ministre des Affaires étrangères», a-t-il plaidé. À cet effet, il a confié, qu'en compagnie du président de l'Exécutif de Ceuta, Juan Vivas (PP), il a pu s'entretenir avec José Manuel Albares au sujet de ce dossier. Ce dernier lui aurait confié que des voies diplomatiques sont en cours d'exploration pour renouer le dialogue entre les deux gouvernements. Selon la haute autorité de Mélilia, Albares est décidé à renouer avec le voisin marocain, tout en assurant aux deux présidents autonomes que plusieurs fronts diplomatiques sont ouverts. Le nouveau titulaire du département des Affaires étrangères aurait même confié qu'une stratégie serait en cours d'élaboration pour pouvoir entamer une nouvelle page dans le registre des relations bilatérales. Le nouveau chef de la diplomatie ibérique a assuré que tout redeviendra comme avant, dès que cette stratégie sera adoptée. Toujours d'après Castro, le ministre aurait même maintenu une conversation téléphonique avec son homologue marocain, Nasser Bourita, qui accusait une fin de non-recevoir aux appels de la ministre sortante. De plus, le chef du gouvernement de Mélilia a souligné que la prochaine étape devrait inclure des discussions autour des questions liées au traité de Schengen et du controversée projet d'adhésion des enclaves à l'espace douanier européen, autant de points à clarifier concernant le futur des présides, dans le cadre de cette nouvelle approche de voisinage. Toutefois, Castro est demeuré prudent, en appelant à la patience, reconnaissant que la route est encore longue avant d'atteindre les objectifs escomptés. Ce message optimiste est toutefois partagé par plusieurs milieux. Selon «la Razon», des intermédiaires, issus des rangs du parti socialiste, auraient confié à l'Exécutif, dirigé par Sanchez, que les autorités marocaines ont vu d'un bon œil le départ de Arancha Gonzalez, et son remplacement par le francophile Albares. Ce média de droite ajoute, en citant une source proche du gouvernement, que si des gestes concrets sont faits, les relations pourraient reprendre rapidement leur cours normal. De même, le gouvernement de Pedro Sanchez ne cache pas son souhait de voir le nouveau titulaire de la diplomatie espagnole effectuer un déplacement au Maroc, une éventualité qui n'est, pour l'heure, guère envisageable. En tout cas, Madrid fait les yeux doux aux autorités marocaines, lesquelles se font désirer, estimant sans doute que les messages qui leur parviennent restent plutôt confus. Jusqu'où Sanchez est-il disposé à aller pour rentrer dans les bonnes grâces de Rabat ? En tout cas, ses dernières déclarations ne laissent guère augurer d'une quelconque détente dans le climat bilatéral. Encore un effort, M. Sanchez ! Amal Baba Ali, DNC à Séville / Les Inspirations ÉCO