La question du Sahara occidental était au menu de la dernière session du Dialogue stratégique, organisé jeudi à Alger, et coprésidée par la n°2 de la diplomatie des Etats-Unis, Wendy Sherman, et le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. A cette occasion, les deux parties «ont convenu de l'importance de promouvoir la stabilité régionale, notamment du soutien aux actions diplomatiques actuellement entreprises par l'ONU sur le Sahara occidental», précise le porte-parole du Département Etat américain, Ned Price, dans un communiqué. Mais ce passage sur le leadership exclusif des Nations unies dans le règlement de la question du Sahara est resté absent dans les médias officiels algériens. Et il en est de même pour les observations, selon les services de Blinken, de la diplomate américaine sur la situation des droits de l'Homme et des libertés religieuses en Algérie lors de ses réunions avec le président, Abdelmadjid Tebboune, et le ministre des Affaires étrangères. Traditionnellement, l'Algérie défend le rôle de l'Union africaine dans la gestion du conflit au Sahara occidental. D'ailleurs, le voisin de l'Est ne ménage pas ses efforts diplomatiques pour convaincre les autres pays africains, particulièrement ceux siégeant au tour de table de l'instance exécutive de l'ONU, de porter la même revendication. En témoigne, la réunion d'Oran de décembre dernier. Outre l'abandon de l'implication de l'UA au Sahara, le communiqué du Département d'Etat américain laisse transparaitre une certaine évolution dans la position du gouvernement algérien à l'égard des «actions diplomatiques» menées par l'ONU. Pour rappel, au lendemain de l'adoption de la résolution 2602 par le Conseil de sécurité, le 30 octobre, l'Algérie a souligné que «toute démarche qui ignore le droit à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple sahraoui sera contre-productive, injuste, dangereuse, et ne fera qu'ajouter un surcroît de tension et d'instabilité dans la région». A Rabat, Wendy Sherman a réitéré que les Etats-Unis «continuent de considérer le plan d'autonomie du Maroc comme sérieux, crédible et réaliste, et une approche potentielle pour répondre aux aspirations des peuples de la région».