Si publiquement l'administration Biden évite de déclarer son soutien politique à la marocanité du Sahara, les responsables réaffirment leurs appuis aux efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura. Une position réitérée ce mardi 8 mars à Rabat par Wendy Sherman alors que se tient un forum d'investissement maroco-américain à Dakhla. Rabat a accueilli ce matin une nouvelle session du Dialogue stratégique entre le Maroc et les Etats-Unis, initié pour la première fois en automne 2012 à Washington. La réunion de ce mardi 8 mars a été coprésidée par la n°2 de la diplomatie américaine, Wendy Sherman, et le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Un cadre idoine pour les deux parties pour aborder des questions bilatérales régionales et internationales. Au terme de ces entretiens, Rabat et Washington ont publié une déclaration commune. Sur le dossier du Sahara, «le ministre des Affaires étrangères et le secrétaire adjoint ont exprimé leur ferme soutien à l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies, Staffan de Mistura, pour conduire le processus politique pour le Sahara occidental. Le secrétaire adjoint a souligné que les Etats-Unis continuent de considérer le plan d'autonomie du Maroc comme sérieux, crédible et réaliste, et une approche potentielle pour répondre aux aspirations des peuples de la région». C'est d'ailleurs la position défendue par les administrations Bush et Obama. A Madrid, Sherman évite des questions sur la marocanité du Sahara A nouveau, un membre de l'administration Biden élude la reconnaissance de la marocanité du Sahara, décrétée le 10 décembre 2020, par l'ancien président, Donald Trump. Hier à Madrid, Wendy Sherman a botté en touche les questions des journalistes portant sur ce sujet. La n°2 de la diplomatie américaine s'est contentée de répondre que son gouvernement «appuie» les efforts de De Mistura et a plaidé pour «une ouverture d'esprit» favorable à la recherche d'une solution au différend régional. Le soutien américain à la mission de l'émissaire de l'ONU au Sahara est sans équivoque. Antony Blinken l'a d'ailleurs exprimé à De Mistura lors leur rencontre du 2 février à Washington. A cette occasion le chef de la diplomatie a réaffirmé «l'engagement continu des Etats-Unis à soutenir les actions de M. De Mistura pour mener le processus politique de l'ONU au Sahara occidental», précisait alors le Département d'Etat dans un communiqué. A l'exception de ce hiatus sur le Sahara, l'heure est à la convergence de vues sur les autres dossiers d'intérêt commun entre le Maroc et les Etats-Unis. Sur la menace terroriste au Sahel, les deux parties ont manifesté leurs engagements à «poursuivre une coopération étroite pour vaincre les groupes terroristes, notamment AQMI et l'Etat islamique. La secrétaire adjointe a remercié le Maroc, un partenaire stable et exportateur de sécurité, pour son leadership du Forum mondial de lutte contre le terrorisme et pour son rôle de soutien dans la Coalition mondiale pour vaincre l'EI, notamment en coprésidant le Groupe de réflexion sur l'Afrique de la Coalition et en accueillant la prochaine Réunion ministérielle de la Coalition en mai». Mme. Sherman a également «exprimé sa gratitude pour le soutien continu du Maroc aux exercices militaires multilatéraux African Lion». Pour rappel, le président des Etats-Unis Joe Biden a signé, fin décembre, la Loi sur l'autorisation de la défense nationale (NDAA), pour l'année fiscale 2022, qui prévoit notamment de limiter les aides et le financement militaire octroyés au Maroc si le royaume ne s'engage pas à «rechercher une solution politique mutuellement acceptable au Sahara occidental». Wendy Sherman est attendu, les 9 et 10 mars à Alger, où elle aura l'occasion d'aborder la question du Sahara occidental avec le président Abdelmadjid Tebboune et le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.