Le sort de la guerre au Sahara a été scellé à tout jamais lors de l'achèvement de la ceinture défensive en 1982. En effet dans la période 1976-1982 l'issue de la guerre n'était pas encore prévisible, malgré la supériorité numérique dont disposait les FAR. C'était le Polisario qui décidait à chaque fois quand et où un affrontement devait avoir lieu. La maitrise du «où» et du «quand», confère un avantage indéniable et est en principe détenu par l'antagoniste supérieur numériquement. Le conflit du Sahara a été l'exception qui confirme cette règle. Les FAR cherchaient à consolider leurs positions par une annexion horizontale et graduelle du terrain, évitaient l'affrontement mais le subissaient et le contraient à chaque fois. Le Polisario quant à lui était partout et nul part, il évitait les FAR là où ils sont forts et frappait de plein fouet là où ils sont faibles pour disparaitre de nouveau. C'est l'essence même de la guerre asymétrique ; ceci dans l'espoir de prolonger la compagne des FAR et épuiser les ressources de l'Etat marocain qui allait être forcé enfin de compte à couper sa jambe souffrante pour que le reste du corps puisse survivre. Après une longue série de considérables pertes en hommes et matériel, les FAR ont pu avec succès rééquilibrer la balance en leur faveur, grâce à l'idée ingénieuse de l'édifice défensif. Telle la grande muraille de Chine construite par la dynastie Ming pour repousser les tribus barbares, la ceinture de sécurité a servi principalement à mettre fin à l'avantage du choix du moment/lieu des clashs que détenait le Polisario. Ce mur de sable a ainsi permis de contrecarrer toute pénétration des milices du Polisario derrière les lignes marocaines et donner le temps nécessaire aux forces marocaines pour réagir. Invincibilité vs victoire Après quelques tentatives ratées de briser la ligne défensive, le Polisario s'est rendu compte qu'il n'était plus en mesure de continuer à lutter. Quelque soit la force de la vague, elle se fait absorber et dissiper en se brisant contre les rochers. Le Polisario devait ainsi reconnaître implicitement l'invincibilité des FAR sur le terrain qui a été scellée à tout jamais tel un arbre centenaire. Un arbre dont les racines nombreuses et solides sont profondément enracinées dans les confins de la terre conférant une stabilité inébranlable, rendant inefficaces les plus violents coups de vent. Mais bien que l'invincibilité militaire des FAR au Sahara soit chose acquise, cela n'implique pas que la victoire soit remportée ! Certes, comme l'explique si bien la citation de maitre Sun Tzu, l'invincibilité est une chose, la victoire en est une autre, les deux choses ne peuvent être atteintes par les mêmes moyens. Après une période de paix de plus de 20ans, l'expérience a montré que le temps à lui seul n'est pas suffisant pour résoudre le conflit, tant qu'un morceau de terre du Sahara demeurera hors du contrôle des FAR le rêve d'un Etat sahraoui indépendant demeurera dans l'âme des séparatistes. En effet, le conflit n'a pas été achevé par le Maroc qui n'a su osé récolter les fruits de sa victoire militaire, préférant laisser place à des négociations diplomatiques sans fin. Une «zone tampon» de plus de 53200Km² Plus de 20% des terres du Sahara demeurent hors de contrôle de l'Etat marocain, espace dont le Polisario se réjouit d'appeler «territoire libéré». Terme plein de sens sur lequel le Polisario base ses aspirations politiques et légitime aux yeux de ses troupes rêvant d'un Etat indépendant. Cette «zone tampon» de plus de 53200Km² est devenu un couloir pour tout trafic illicite : d'armes, de drogues et d'être humains et pourrait devenir un refuge et base pour le terrorisme international. Seule une récupération totale du Sahara par le Maroc peut assurer la victoire finale tant attendue par le peuple marocain. Ce qui avortera définitivement l'espoir d'établir un Etat indépendant dans les cœurs et les esprits des séparatistes. Mais cela ne peut se faire sans une attaque finale et décisive, sans quoi la victoire ne sera jamais acquise ! Visiter le site de l'auteur: http://www.far-maroc.on.ma