A deux jours de la réouverture des frontières marocaines, les opérateurs espagnols dans le transport maritime piaffent d'impatience de reprendre les navettes des passagers entre les deux rives. Ils souhaitent un geste de reconnaissance de la part de Rabat à la réponse positive de Madrid sur le dossier du gaz. En Espagne, les sociétés de transport maritimes ont les yeux rivés sur le Maroc. Ils veulent savoir si les ports de la péninsule ibérique seront concernés par la réouverture à partir du 7 février des frontières décidée par le gouvernement marocain.Ce point était, d'ailleurs, au cœur d'un petit déjeuner organisé, ce vendredi 4 février à Madrid, par le «Cluster Marítimo Español (CME)», qui regroupe des entreprises opérant dans ce secteur, en l'honneur du ministre des Affaires étrangères. Fidèle à la ligne de prudence qu'il s'est imposée depuis sa nomination en juillet à ce poste, José Manuel Albares a invité ses interlocuteurs à adresser plutôt cette question aux autorités marocaines. En revanche, se voulant rassurant, il s'est dit confiant en un retour à la normal dès l'été prochain avec l'opération Marhaba dédiée aux Marocains résidant à l'étranger voyageant vers le Maroc via les ports espagnols. En attendant le mois de juin, des sources de l'Autorité portuaire qui gère les ports de Tarifa et Algésiras ont indiqué ce vendredi au journal El Pais qu'elles n'ont pas été informées à ce jour par le Maroc de la reprise des connexions maritimes pour les passagers, à partir du lundi 7 février prochain. Les Espagnols s'attendent à un renvoi d'ascenseur après le geste sur le gaz A deux jours de cette échéance, les Espagnols s'attendent pourtant à un geste de reconnaissance de la part de Rabat à la décision prise par leur exécutif d'accéder favorablement à la requête marocaine pour bénéficier des installations espagnoles de regazéification du gaz naturel liquéfié (GNL), acheté par Rabat et qui sera ensuite acheminé vers le royaume via le gazoduc Maghreb-Europe (GME). Des sources diplomatiques espagnoles ont confié à El Pais que «c'est la première fois depuis de nombreuses années que le Maroc demande une faveur à l'Espagne». Pour rappel, le ministère espagnol de la Transition écologique a confirmé, ce mercredi 2 février à Europa Press, avoir répondu «positivement» à la demande du Maroc «de le soutenir à garantir sa sécurité énergétique sur la base des relations commerciales, comme cela devrait être fait avec tout autre partenaire ou voisin». Sur ce dossier, ce vendredi, Albares a refusé d'apporter plus de détail aux membres du «Cluster Marítimo Español (CME)». Il ne dira pas si le gouvernement de coalition de gauche aurait au préalable informé l'Algérie de sa décision de répondre favorablement à la sollicitude marocaine. «Je ne vais pas exposer publiquement des questions de relations internationales d'une telle profondeur», a répondu le ministre des Affaires étrangères. Comme à chaque sortie médiatique effectuée par Albares, il a été invité à donner des nouvelles sur l'état des relations avec le Maroc. Sur un ton toujours aussi diplomate, il s'est félicité de la reprise du dialogue mais a reconnu qu'elle s'opère «probablement pas avec la rapidité qu'auraient souhaitée les journaux ou Twitter, mais elle est beaucoup plus solide qu'on ne peut l'imaginer», rapporte Europa Press.