Lors de sa visite aux Emirats arabes unis (EAU), le président espagnol Pedro Sanchez a réitéré son intention de renforcer les relations avec le Maroc. Cette déclaration intervient dans un contexte où l'Espagne a décidé d'approvisionner le Maroc en gaz après la fermeture par l'Algérie du gazoduc Maghreb-Europe. Le gaz serait-il en passe de devenir lien de reconcialiation entre Madrid et Rabat. Malgré le geste tant attendu de Rabat, Madrid lui continue lui « ses » gestes. Le dernier en date est une déclaration de premier ministre espagnol Pedro Sanchez, qui accompagné des ministres Jose Manuel Albares (Affaires étrangères) et María Reyes Maroto Illera (Commerce et Industrie), s'est rendu aux Emirats pour inaugurer le pavillon de l'Espagne à l'Expo Dubaï 2020. Dans son déplacement à Dubaï, le dossier marocain s'est invité à la conférence de presse de Sanchez qui a déclaré qu'il avait toujours considéré le Maroc comme un allié stratégique, citant des thèmes tels que le problème du gaz avec le Maroc et l'Algérie, l'immigration, le développement économique et la sécurité. « La relation est positive. Notre ambition est de renforcer cette coopération bilatérale », a déclaré Sanchez. En revanche, il a souligné que l'Espagne est « un allié très important » du Maroc au sein de l'Union européenne. En mai de l'année dernière, Sanchez a fait une déclaration similaire lors de la crise migratoire qui a vu des milliers de migrants africains du Maroc atteindre l'enclave espagnole de Ceuta. Cette prise d'assaut était survenue alors que la crise entre les deux pays était son paroxysme, car Madrid avait accueilli sur son sol le leader du Polisario Brahim Ghali, recherché pour viol et atteinte des droits de l'homme. « Nous devons toujours rappeler au Maroc qu'au sein de l'Union européenne, il n'y a pas de meilleur allié que l'Espagne pour défendre les intérêts stratégiques du Maroc. Nous voulons une relation la plus constructive possible, mais elle doit reposer sur deux axes principaux : la confiance et le respect », a déclaré le dirigeant espagnol depuis Bruxelles en 2021. Rabat de son côté a indiqué qu'il attendait « plus de clarté » et un « grand geste » de l'Espagne avant que la relation diplomatique puisse être rétablie. Au centre des négociations se trouve la position espagnole sur la question du Sahara. L'approvisionnement du gaz Parmi les actes pour dégel des relations entre Madrid et Rabat figure le dernier en date, la volonté de Madrid d'approvisionner le Maroc en gaz après la fermeture par l'Algérie du gazoduc Maghreb-Europe. Selon Bloomberg, le ministre de la Transition écologique, Leila Benali, a informé mercredi que le Maroc tentait d'importer du gaz naturel liquéfié (GNL) de l'Espagne via le gazoduc qui relie les deux pays. Avec cet accord, « Le Maroc pourra acheter du gaz naturel liquéfié sur les marchés internationaux, le décharger dans une usine de regazéification en Espagne et utiliser le gazoduc maghrébin pour l'acheminer sur son territoire », a expliqué Benali. Lire aussi: Maroc Espagne : Rabat attend toujours le « grand geste » de Madrid Si l'accord entre les deux pays se concrétise, la procédure pour l'approvisionnement du gaz serait ainsi : le gaz arrive, par bateau et à l'état congelé. Ensuite, il sera regazéifié dans une plateforme de traitement du GNL et il sera injecté dans le gazoduc vers le Maroc, dans la direction opposée à celle qu'il a pris le gazoduc Europe-Maghreb. Pourtant, les autorités avaient informé que l'arrêt de l'approvisionnement de gaz par l'Algérie serait « insignifiant », car il ne représente que 10% des besoins marocains. « Les dispositions nécessaires ont été prises pour assurer l'approvisionnement en électricité du pays », avait déclaré le gouvernement le jour où Alger avait annoncé la fermeture du gazoduc GME. Bachir Abdallah