En Italie, la justice continue de se pencher sur le décès de Laila El Harim, tuée le 3 août sur le lieu de son travail, après avoir été bloquée dans une machine à découpe. Le mois dernier, la procureure chargée de la procédure pénale, Maria Angela Sighicelli, a adressé à la cour ses conclusions pour les enquêtes préliminaires. Selon la presse italienne, elle a demandé l'inculpation de deux suspects : Fiano Setti, 86 ans, fondateur et représentant légal de l'entreprise Bombonette ainsi que Jacopo Setti, 31 ans, en tant que délégué à la sécurité au sein de la société. Ils doivent répondre au crime d'homicide involontaire, avec la circonstance aggravante. La procureure les accuse d'avoir commis des violations des règles de prévention des accidents. De plus, l'entreprise Bombonette, en tant que personne morale, fait également l'objet d'une enquête. Dans ses conclusions, reprise cette semaine par la presse italienne, la procureure accuse les deux suspects de «ne pas avoir formé la victime à l'utilisation de cette machine dangereuse», qui a conduit à sa mort et de ne pas avoir pris en compte le risque de contact des travailleurs avec les pièces en mouvement lors de l'utilisation des machines à découpe, entre autres. En août dernier, la responsabilité du représentant légal de l'entreprise Bombonette, pour laquelle la Marocaine Laila El Harim travaillait à Camposanto (province de Modène), a été engagée, dans le cadre de l'enquête sur la mort de l'employée à l'usine de conditionnement. Le nom de la firme figurait aussi sur la liste des suspects pour homicide involontaire. Mère d'une fille de 4 ans, Laila, âgée de 40 ans, résidait en Italie depuis vingt ans. Le jour du drame, «elle avait commencé le travail à 5h50» et se serait «coincée dans une machine de découpe», vers 8h du matin, selon une note de l'enquête.