Le cimetière de Massa Finalese a abrité, mardi, les funérailles de Laila El Harim, ouvrière d'origine marocaine tuée le 3 août sur le lieu de son travail, après avoir été bloquée dans une machine à découpe. L'adieu à la jeune mère de 41 ans s'est tenu en présence de membres de la famille, des amis, de représentants de la communauté musulmane, d'institutions italiennes et marocaines, des syndicats ainsi que des collègues de la défunte. Cité par Il Corriere, le consul général du Maroc, Saïd Jazouani, a pris part aux funérailles. «Cette douloureuse nouvelle nous est parvenue dans le contexte du Nouvel an islamique. Nous avons perdu une de nos concitoyennes et nous voulons exprimer nos condoléances à la famille et aux amis. Laila était une bonne personne, dévouée dans son travail. Elle restera toujours dans nos cœurs», a déclaré le diplomate. «Je remercie les autorités italiennes qui ont participé à l'enquête sur cet incident brutal et la presse italienne, qui a couvert cette histoire», a-t-il ajouté. Les représentants de la région de Modène où vivait et travaillait Laila pendant vingt ans étaient également présents. La veille, la ville de Bastiglia où la jeune femme résidait a appelé à un deuil au niveau de la commune. Les drapeaux ont été mis en berne et les manifestations publiques suspendues, en hommage à la famille de la victime. «Nous vous recevons dans notre cimetière à bras ouverts, en tant qu'épouse, mère et travailleuse comme vous l'avez été. Je veux que cette mort tragique évitable soit un avertissement pour nous, institutions : on ne peut plus mourir sur le lieu du travail», a déclaré la représentante de Finale Emilia et Massa Finalese. Selon les derniers éléments de l'enquête relayés par l'agence de presse italienne ANSA, Laila El Harim n'aurait pas été formée à l'utilisation de la machine à découpe où elle s'est retrouvée bloquée. A la suite de la saisie pour investigation, les enquêteurs ont relevé un dysfonctionnement de la machine qui ne pouvait fonctionner que manuellement. La responsabilité de l'entreprise a été engagée pour homicide involontaire. Une enquête a par ailleurs été ordonnée par le ministre du Travail, Andrea Orlando.