L'Association marocaine pour la recherche historique (AMRH) a exprimé son soutien aux Archives du Maroc, dans l'initiative de restitution par la France au royaume des «papiers de Ben Abdelkrim». L'organisation a rappelé que ces documents constituaient des archives nationales «à la grande symbolique morale pour les générations à venir». Ils ont également «une valeur scientifique importante pour les chercheurs, marocains ou étrangers». Dans une correspondance adressée lundi au directeur de l'institution, Jamaâ Baïda, l'ARMH salue «les efforts des Archives du Maroc pour la préservation de la mémoire nationale à travers cette initiative légitime». «Consciente de l'importance des archives nationales et convaincue de l'importance de leur restitution et de leur conservation, et au vu de la non-interaction de la partie française avec cette demande comme il le faut, l'ARMH exprime son soutien aux actions des Archives du Maroc pour obtenir les originaux des documents du leader rifain Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, afin qu'ils soient dans leur lieu naturel que sont les casiers de l'institution», a noté le président de l'association. En juillet dernier à l'occasion du centenaire de la Bataille d'Anoual (1921), le directeur des Archives du Maroc a considéré que cet événement national devait être célébré avec l'envergure qu'il méritait. Dans un entretien à 2m.ma, Jamaâ Baïda a déclaré qu'une grande exposition avait notamment été prévue, mais sans avoir pu voir le jour, faute de ces mêmes documents réclamés à la France et saisis au cours de la réédition du leader, en 1926. Au regard du processus de réconciliation, «la bataille d'Anoual n'est pas encore terminée» En effet, les Archives du Maroc ont envoyé un courrier officiel aux archives diplomatiques de la France dès le 16 janvier 2021. Le partenaire français n'a donné aucune suite à la demande de la restitution des documents personnels de Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi. Le 17 novembre 2021 dans le cadre d'un colloque sur le centenaire de la guerre du Rif à Aix-en-Provence, Jamaâ Baïda a renouvelé son plaidoyer. Au cours de son intervention, il a également énuméré les contenus des documents réclamés.