L'ONU reconnait le déplacement de Staffan de Mistura dans la région mais refuse de se prononcer sur le programme de la première tournée de son envoyé spécial pour le Sahara occidental. Explications avec l'historique de Horst Köhler et Christopher Ross. Deux jours après les révélations de Yabiladi sur la première tournée de Staffan de Mistura dans la région, l'ONU confirme avec une extrême prudence ce déplacement. «Je peux juste vous dire que M. De Mistura prépare activement sa première tournée régionale. Il est en contact avec les parties concernées et leurs voisins», a indiqué Stéphane Dujarric le porte-parole du secrétaire général des Nations unies lors de son point de presse ce jeudi 6 décembre. Et d'ajouter que «de toute évidence, il attend avec impatience cette visite. Une fois la visite fixée, y compris tous ces contours, nous partagerons cela avec vous». Des propos déjà tenus, le 13 décembre, par son adjoint Farhan Haq, lorsqu'il avait promis aux journalistes de leur apporter des «précisions courant cette semaine» sur la programmation d'une tournée de De Mistura dans la région. Hier, Dujarric s'est montré aussi très réservé à l'heure de répondre à une question portant sur l'impact de la rupture des relations diplomatiques, actée depuis le 24 août, entre le Maroc et l'Algérie sur la mission de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental dans la région. «Je ne sais pas, vous savez, il y a une situation qui doit être résolue, c'est dans le cadre du mandat spécifique de M. De Mistura. Il poursuivra cela. Evidemment, par principe, les choses sont toujours moins compliquées lorsque les relations bilatérales entre pays sont plus positives que négatives». Stéphane Dujarric De Mistura se rendra-t-il à Laayoune ? Dujarric a par ailleurs ignoré la question sur une éventuelle escale de Staffan de Mistura à Laayoune. Un sujet très sensible pour les officiels marocains. Pour rappel, son prédécesseur, Horst Köhler, n'a eu droit à se rendre dans la capitale du Sahara que lors de sa deuxième visite dans la région, en juin 2018, avec un agenda négocié au préalable avec les autorités marocaines, comprenant des rencontres avec des élus et des associations sahraouis pro-Marocaines. En octobre 2017, l'Allemand avait effectué sa première tournée dans la région sans passer par Laayoune. Le Maroc avait d'ailleurs opposé, en 2015, une fin de non-recevoir à une requête présentée par l'ancien émissaire de l'ONU, l'Américain Christopher Ross, visant à effectuer un déplacement à Laayoune. «Il n'a rien à faire ici. C'est hors de question qu'il aille se réunir avec qui il veut à Laayoune. Lorsque Christopher Ross vient au Maroc, il vient pour se réunir avec les responsables marocains, et ceux-ci se trouvent dans la capitale, c'est-à-dire à Rabat. Il ne retournera jamais au Sahara», avait martelé l'ancien ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, le 5 novembre 2015 dans des déclarations à l'agence EFE. Quelques semaines plus tard, et après une intervention du gouvernement britannique, l'avion de Christopher Ross a pu atterrir à l'aéroport de Laayoune.