Même en se rendant à partir de ce jeudi à Laâyoune, Dakhla et Es-Semara, Horst Köhler a les yeux rivés vers la capitale mauritanienne où se tiendra bientôt la Conférence des chefs d'Etat de l'Union africaine. Contrairement à ses trois prédécesseurs, il parie sur l'instance panafricaine. Ce jeudi, Horst Köhler démarre une tournée au Sahara. Neuf mois après sa prise de fonction, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU dans la région concrétise son projet de se rendre dans les villes de la province dès les premiers mois de sa nomination, officiellement en septembre 2017. A Laâyoune, Dakhla et dans une moindre mesure à Es-Semara, le médiateur onusien s'entretiendra avec la hiérarchie de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), les associations pro-Polisario et les ONG unionistes. Sur ce point, l'agenda de Köhler au Sahara est quasiment identique à celui de son prédecesseur, Christopher Ross. Au terme de sa première tournée dans la province, l'ancien président allemand parviendra sans doute aux mêmes conclusions que Ross, voire celles du Néerlandais Peter van Walsum. Toutes convergent vers l'impossibilité de parvenir à un consensus entre la thèse défendant l'autodétermination et celle plaidant l'autonomie. L'Union africaine, dernière carte de Köhler Le fossé abyssal séparant les revendications des deux parties a d'ailleurs été illustré hier. Face à la proposition de Köhler modifiant les «paramètres» des pourparlers, le Maroc a répliqué par un élargissement du tour de table des négociations afin d'y inclure l'Algérie. Pour éviter de subir l'échec essuyé par ses trois prédécesseurs (James Baker, Peter van Walsum et Christopher Ross), le diplomate allemand a entre ses mains une dernière carte : l'Union africaine. Dès ses premières prises de contact, il a tenu à consulter les représentants de l'organisation continentale. En janvier dernier à Bruxelles, il s'est d'abord réuni avec l'Algérien Ismail Chergui, Commissaire chargé de la paix et la sécurité. Il s'est ensuite déplacé à Kigali pour rencontrer Paul Kagamé, président en exercice de la Conférence des chefs d'Etat de l'UA. Enfin, Horst Köhler a conclu ses consultations à Addis-Abeba, où il a pris langue avec Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'UA. Aucun autre envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental n'avait eu autant de rencontres avec des officiels de l'instance panafricaine. Même au cours de cette tournée dans la région et en multipliant les réunions avec les séparatistes et les unionistes, Horst Köhler garde les yeux rivés vers Nouakchott, où se tiendra le sommet de l'UA les 1er et 2 juillet prochain.