Les alternatives aux courtes peines privatives de liberté et la consécration du principe de la justice de conciliation ont été au cœur d'une conférence internationale, du 19 au 21 novembre à Marrakech. Initiée par l'Association «Adala» pour le droit à un procès équitable, la conférence a été organisée en partenariat avec le Réseau euro-méditerranéen des droits humains. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des campagnes africaine et nationale visant à dépénaliser les infractions mineures et à amorcer le débat entre les différents acteurs concernés sur les orientations de la politique punitive, elle a été marquée par la participation d'experts marocains, égyptiens, tunisiens et jordaniens, ainsi que d'acteurs dans les domaines de la justice et des droits humains. Les organisateurs ambitionnent que les travaux de cette conférence soient sanctionnés par des recommandations afin de favoriser une intégration effective des alternatives aux peines privatives de liberté dans le code pénal marocain et d'évaluer du rôle des peines alternatives dans l'atténuation de la délinquance, l'analyse des effets sociaux et économiques engendrés. Dans ce sillage, la présidente de l'Association Adala, Jamila Sayouri, a indiqué que ce colloque représente la troisième étape d'une campagne africaine et nationale contre la criminalisation des simples délits, expliquant que les expériences de nombreux pays dans le domaine ont été présentées. Elle a également appelé à la requalification des mineurs, à travers la lutte contre la déperdition scolaire et la formation professionnelle. De son côté, le président de l'Association des magistrats tunisiens, Anas Lahmadi, a mis l'accent sur les répercussions négatives du recours aux peines privatives de liberté, notamment de courte durée, soulignant l'importance des politiques pénales modernes qui prônent une approche fondée sur la rééducation et la requalification pour la réinsertion.