Les alternatives aux courtes peines privatives de liberté et la consécration du principe de la justice de conciliation, ont été au cœur d'une conférence internationale, organisée en fin de semaine à Marrakech. Initiée par l'Association "Adala" pour le droit à un procès équitable, en partenariat avec le Réseau euro-méditerranéen des droits humains, cette rencontre s'inscrit dans le cadre des campagnes africaine et nationale visant à dépénaliser les infractions mineures et à amorcer le débat entre les différents acteurs concernés sur les orientations de la politique punitive. Les organisateurs ambitionnent que les travaux de cette conférence soient sanctionnés par des recommandations à même de favoriser une intégration effective des alternatives aux peines privatives de liberté dans le code pénal marocain, et la mise en place d'une politique punitive efficace pour la lutte contre la délinquance. Cette rencontre, marquée par la participation d'experts marocains et étrangers venus d'Egypte, de Tunisie et de Jordanie, ainsi que d'acteurs dans les domaines de la justice et des droits humains, s'assigne aussi pour objectif l'évaluation du rôle des peines alternatives dans l'atténuation de la délinquance, l'analyse des effets sociaux et économiques engendrés par le recours aux peines privatives de liberté et la mobilisation des acteurs concernés pour l'adoption d'alternatives aux peines privatives de liberté. Dans ce sillage, la présidente de l'Association "Adala", Jamila Sayouri, a indiqué que ce Colloque représente la troisième étape d'une campagne africaine et nationale contre la criminalisation des simples délits, expliquant que les expériences de nombreux pays, dont l'Egypte, la Tunisie et la Jordanie, dans le domaine des alternatives aux peines privatives de liberté, ont été présentées à cette occasion. Dans une déclaration à la MAP, elle a appelé à la requalification des mineurs, à travers la lutte contre la déperdition scolaire et la formation professionnelle. De son côté, le président de l'Association des magistrats tunisiens, Anas Lahmadi, a mis l'accent, dans une déclaration similaire, sur les répercussions négatives du recours aux peines privatives de liberté, notamment celles de courte durée, soulignant l'importance des politiques pénales modernes, qui prônent une approche fondée sur la rééducation et la requalification pour la réinsertion des citoyens dans la société. Les travaux de cette conférence s'articulaient autour de trois axes: "le cadre législatif du système des alternatives aux peines courtes", "les répercussions socioéconomiques des courtes peines privatives de liberté", et "le système des peines alternatives dans le code pénal et la procédure pénale et les perspectives de sa mise en oeuvre".