Avec un volume représentant 7,4% du PIB du Maroc, les Marocains du monde devraient transférer, cette année, près de 9,3 milliards de dollars vers le royaume, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale. La Banque mondiale a publié, cette semaine, un nouveau rapport sur le transfert d'argent lié aux migrations, qui fournit les tendances mondiales en matière de migration et transferts de fonds. Intitulé «Recovery : La crise du COVID-19 à travers le prisme de la migration», il met en lumière les évolutions liées aux indicateurs des Objectifs de développement durable (ODD) liés à la migration dont la Banque mondiale est dépositaire, à savoir augmenter le volume des envois de fonds en pourcentage du produit intérieur brut (indicateur ODD 17.3.2) et réduire les coûts des envois de fonds (indicateur ODD 10.c.1). Ainsi, en 2021, les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) devraient atteindre 589 milliards de dollars, enregistrant une augmentation de 7,3%. La reprise en 2021 fait suite à la résilience des flux observée en 2020, lorsque les envois de fonds n'ont enregistré qu'une baisse modeste de 1,7% à 549 milliards de dollars, face à l'une des récessions mondiales les plus profondes jamais enregistrées, rappelle l'institution financière. Les envois de fonds sont désormais plus de trois fois supérieurs à l'aide publique au développement et, hors Chine, plus de 50% supérieurs aux investissements directs étrangers, fait-elle remarqué. Un signe de «l'importance des envois de fonds dans le lissage de la consommation dans les pays bénéficiaires pendant les périodes de difficultés économiques». 9,3 milliards $ envoyés vers le Maroc en 2021, soit 7,4% de son PIB Le rapport cite le Maroc à plusieurs reprises, indiquant que le Royaume est le deuxième bénéficiaire d'envois de fonds dans la région Moyen-Orient et en Afrique du Nord, avec 9,3 milliards de dollars en 2021. Il se place ainsi derrière l'Egypte (33,3 milliards de dollars), et devant le Liban (6,6 milliards $), la Jordanie (3,6 milliards $), la Palestine (2,9 milliards $) et la Tunisie (2,2 milliards $) et l'Algérie (1,8 milliards $). En pourcentage du PIB, le Maroc est quatrième dans la région MENA, les transferts d'argent de sa diaspora représentant, pour l'année en cours, 7,4% de son PIB. Le royaume arrive derrière le Liban (34,8%), la Palestine (16,7%), la Jordanie (8,4%) et l'Egypte (8%). Il arrive devant la Tunisie (5,1%), le Djibouti (1,5%) et l'Algérie (1,1%). «Poussées par des gains étonnamment importants d'entrées en Egypte et au Maroc, les économies en développement de la région ont accumulé des envois de fonds de 62 milliards de dollars avec une croissance de 9,7% en 2021», indique le rapport, qui ajoute qu'une partie de l'augmentation des envois de fonds vers la République dominicaine, la Jamaïque et le Maroc serait probablement due à une «augmentation du nombre de télétravailleurs». «Pour le Maroc, deuxième bénéficiaire parmi les pays en développement de la région, malgré la forte concentration des expatriés en Europe, les Etats-Unis arrivent en tête de liste des pays à partir desquels les fonds sont envoyés (14%), suivis de l'Arabie saoudite (12%) et de la France (10%). Mais la migration de retour (en particulier en provenance des pays du CCG) a augmenté pendant la crise du Covid-19», fait remarquer la Banque mondiale. Mais elle précise que «l'UE reste la destination dominante pour les travailleurs migrants du Maghreb, le Maroc étant le plus grand pourvoyeur de migrants en termes absolus et relatifs». «La France et l'Espagne sont les destinations phares, peuplées respectivement de 1,5 million et 850 000 expatriés marocains», précise-t-on encore. Le rapport rappelle que les envois de fonds vers le Maghreb ont résisté en 2020, progressant de 6,4%, encouragés par une réduction de l'épargne en plus des salaires actuels, pour soutenir les familles dans les pays d'origine. Dans le monde, les cinq principaux destinataires des envois de fonds en dollars américains courants sont l'Inde, la Chine, le Mexique, les Philippines et la République arabe d'Egypte. En pourcentage du produit intérieur brut, les cinq principaux destinataires des envois de fonds en 2021 sont des économies plus petites : les Tonga, le Liban, la République kirghize, le Tadjikistan et le Honduras. Article modifié le 2021/11/19 à 19h34