Le montant des transferts des Marocains Résidant à l'Etranger (MRE) pour l'année 2014 vers le Royaume serait de l'ordre de 6,8 milliards de dollars, soit environ 59 milliards de dirhams. Ce qui placera le Royaume en 3ème position en Afrique en termes de réception de flux de transferts de migrants, mais très loin derrière l'Egypte (2ème avec 18 milliards de dollars) et le Nigeria (1er avec 21 milliards de dollars), souligne la Banque Mondiale. « Des études récentes sur les tendances migratoires montrent que le Maroc est en train de devenir une destination importante pour les migrants d'Afrique sub-saharienne. La crise économique persistante et les taux de chômage élevés en Europe vont continuer de déprimer les envois de fonds vers le Maroc, la Tunisie et l'Algérie... », souligne la Banque Mondiale dans sa note d'information sur les migrations et le développement, fraîchement rendue publique. Les experts de la BM estiment, cependant, que les envois de fonds dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) ne devraient connaître qu'une croissance modérée de 2,9 % en 2014 pour atteindre 51 milliards de dollars. La BM affirme, en outre, que les envois de fonds des migrants vers les pays en développement devraient augmenter de 5 % cette année, pour atteindre 435 milliards de dollars. Si on y ajoute les envois de fonds à destination des pays à revenu élevé, le montant total des transferts dans le monde devrait culminer à 582 milliards de dollars cette année, et atteindre 608 milliards de dollars l'année prochaine. Pendant qu'ils augmentent, le coût moyen des envois de fonds des migrants affiche une tendance baissière au troisième trimestre de 2014, se situant à 7,9 % de la somme envoyée contre 8,9 % un an auparavant. Pour l'Afrique, le coût des envois de fonds vers l'Afrique s'est maintenu à un niveau élevé dépassant 11 %. La BM souligne dans ce sillage que la progression des flux à destination de l'Afrique subsaharienne enregistre une reprise modeste cette année. Toutefois, leur importance varie grandement au sein de la région. En pourcentage du PIB, c'est au Lesotho, en Gambie, au Libéria, au Sénégal et au Cap-Vert que les envois de fonds des migrants ont le plus grand poids. En pourcentage des réserves de change, c'est au Soudan, au Sénégal, au Togo, au Mali et au Cap-Vert qu'ils sont le plus significatifs. Les transferts vers la région devraient atteindre 33 milliards de dollars cette année et 34 milliards de dollars en 2015. Evoquant toujours les tendances régionales des envois de fonds des migrants, la BM indique que la hausse marquée des envois de fonds continue d'appuyer la stabilité macroéconomique et la croissance économique en Asie de l'Est et Pacifique. Les envois de fonds vers cette région devraient augmenter de 7 % en 2014, soit le rythme de croissance le plus rapide dans le monde, pour atteindre 122 milliards de dollars. La Chine et les Philippines sont, en valeur absolue, les plus gros pays bénéficiaires de la région, mais ce sont les plus petites îles du Pacifique qui sont les plus dépendantes des envois de fonds, où ceux-ci représentent une part importante du PIB. Les envois de fonds vers cette région devraient progresser de 4,9 % en 2015 pour dépasser les 127 milliards de dollars. Le fléchissement de la croissance économique russe, la dépréciation du rouble et les sanctions que les pays occidentaux ont infligées à la Russie à la suite du conflit en Ukraine devraient provoquer un ralentissement de la progression des envois de fonds vers la région Europe et Asie centrale cette année, à 2,2 % (contre 7,5 % en 2013), ces flux s'établissant ainsi à 49 milliards de dollars en 2014. La Russie est la première source d'envois de fonds de la région, tandis que l'Ukraine est le premier pays destinataire. Un certain nombre de pays d'Europe et Asie centrale sont fortement dépendants des envois de fonds, en particulier le Tadjikistan, la République kirghize et Moldova. Les envois de fonds vers cette région devraient rester globalement inchangés en 2015. Pour l'Amérique latine et les Caraïbes, les envois de fonds vers les pays de cette région devraient rebondir en 2014, après une mauvaise année 2013. La reprise économique enregistrée aux États-Unis profitera ainsi au Mexique, au Salvador et au Nicaragua, qui représentent à eux trois plus de la moitié des flux à destination de la région. En revanche, le taux de chômage élevé en Espagne a une incidence négative sur les envois de fonds vers la Bolivie, la Colombie, le Paraguay et le Pérou. Pour leur part, les envois de fonds vers l'Asie du Sud enregistrent une progression, qualifiée par la BM de plus solide, cette année, avec une nette accélération par rapport à leur faible croissance de 2013. « Si les flux à destination de l'Inde, le principal destinataire des envois de fonds vers la région, vont modestement augmenter de 1,5 % en 2014, cette envolée est tirée par les flux issus des pays membres du Conseil de coopération du Golfe, où les travailleurs qualifiés et non qualifiés trouvent de nouvelles opportunités d'emploi. Par conséquent, le taux de croissance des envois de fonds vers la région devrait plus que doubler cette année, à 5,5 % (contre 2,7 % en 2013), faisant ainsi exploser les volumes à 117 milliards de dollars en 2014, puis à 123 milliards de dollars en 2015 », souligne la BM. Selon les derniers chiffres préliminaires de l'Office des Changes, les recettes des MRE ont progressé au terme des neuf premiers mois de l'année 2014 de 1,1% : 44,8 milliards de DH à fin septembre 2014 contre 44,3 milliards de DH un an auparavant.