Avec le clap de fin pour le gazoduc Maghreb-Europe après 25 ans de service et dont le contrat entre le Maroc et l'Algérie est arrivé à échéance, sans être renouvelé par les deux pays, les officiels algériens à l'origine de la décision se défendent en pointant le Maroc. «Ce gazoduc était un pari sur l'avenir. Un gage de notre engagement sincère porté par les aspirations des peuples maghrébins», a déclaré dimanche soir Amar Belani. L'envoyé spécial chargé du dossier du Sahara occidental et des pays du Maghreb a ajouté, dans une interview accordée à TSA ; que «c'était l'expression tangible de [la] profonde conviction [de l'Algérie] quant à l'importance de l'intégration régionale et de la valeur ajoutée des infrastructures réalisées dans une perspective maghrébine». «Au lieu de participer à l'édification du Maghreb, le Maroc s'est attelé à le saborder, en faisant le choix de tenter de s'arrimer à l'Union européenne. Malheureusement, le Maroc n'a pas été à la hauteur de l'ambition historique et stratégique du projet grandiose du grand Maghreb qu'il a pris en otage puis sabordé par dépit en relation avec la question du Sahara occidental dont il occupe illégalement le territoire.» Amar Belani Le diplomate algérien a ajouté qu'«au lieu de reconnaître son erreur d'avoir maintenu, pendant des mois, le suspense sur le renouvellement du contrat du GME, dans une sorte de chantage, sachant le poids des exportations de gaz dans l'économie algérienne, le Maroc tente désormais de se poser en victime du pouvoir algérien, en essayant de présenter l'Algérie comme un fournisseur de gaz non fiable, alors qu'elle constitue un exemple en la matière dans le monde». «La nouvelle Algérie ne se laissera plus berner. Définitivement, les actions hostiles auront un prix», conclut-il.