Le Kenya, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois d'octobre, a voté en faveur de la résolution 2602, prorogeant pour une année supplémentaire le mandat de la MINURSO au Sahara occidental. Nairobi n'a pas rejoint Moscou et Tunis ayant choisi l'abstention. Une position qui ne devrait guère plaire à l'Algérie, d'autant qu'elle contredit les pronostics de son envoyé spécial pour le Sahara occidental et le Maghreb. Mercredi dans des déclarations à l'APS, Amar Belani avait justifié le report de l'adoption d'une nouvelle résolution, par le souhait de la Russie et du Kenya «d'introduire des amendements substanciels pour rééquilibrer un tant soit peu le texte», proposé par les Etats-Unis. Les deux pays, a-t-il ajouté, «estiment que ce texte est déséquilibré et ne reflète pas la nouvelle réalité à la suite notamment de la violation flagrante du cessez-le-feu par les forces d'occupation marocaines, en novembre 2020, dans la zone tampon d'El Guerguerate». Finalement, il n'en fut rien. Washington a imposé son projet de résolution aux autres membres de l'instance exécutive de l'ONU. Le vote du Kenya, pays reconnaissant la «République arabe sahraouie démocratique», en faveur de la résolution 2602 est l'autre surprise, après l'abstention de la Tunisie, de la séance du 29 octobre au Conseil de sécurité. S'il est prématuré de tirer des interprétations de ce vote, il convient de rappeler qu'en mars dernier, Nairobi avait été l'auteure, avec l'appui d'Alger et Pretoria, d'une résolution au Conseil de la paix et de sécurité de l'Union africaine, condamnant la présence marocaine au Sahara.