Alors que la cour d'appel prévoit une première audience de l'affaire du journaliste Soulaiman Raissouni, mercredi, l'organisation Reporters sans frontières (RSF) a demandé «que l'ancien rédacteur en chef emprisonné, encore très affaibli par une longue grève de la faim, puisse bénéficier d'un procès juste et équitable». Dans un communiqué publié ce mardi, RSF rappelle que le journaliste, reconnu coupable d'une accusation d'agression sexuelle qu'il a toujours niée, a été condamné, le 10 juillet, à cinq ans de prison au terme d'un procès de quatre mois, «entaché d'irrégularités manifestes». «Ce nouveau procès est une occasion unique de compenser les nombreuses irrégularités de procédure qui ont été jusqu'à présent constatées», a déclaré Souhaieb Khayati, responsable du bureau Afrique du Nord de RSF. «Permettre à Souleiman Raissouni de bénéficier d'un procès juste et équitable, alors que son état de santé est toujours extrêmement préoccupant, est une nécessité qui s'impose. La place de Souleiman Raissouni n'est pas en prison», poursuit-il. L'ONG rappelle que le parquet a d'abord demandé la peine maximale de dix ans de prison au motif que Raissouni était une personnalité publique et avait fait des déclarations «contradictoires» alors le plaignant, membre d'une minorité, avait fourni aux autorités des déclarations «cohérentes». «Raissouni n'était pas présent au tribunal pour entendre le jugement parce qu'il était extrêmement faible à cause de sa grève de la faim et qu'il s'est vu refuser sa demande d'être emmené au tribunal dans une ambulance et d'avoir un fauteuil roulant», ajoute-t-elle encore. RSF rappelle aussi que «deux autres journalistes qui ont été ciblés par les autorités marocaines sont actuellement emprisonnés pour des charges sexuelles», évoquant les cas d'Omar Radi et de Taoufik Bouachrine. «Le Maroc est classé 136e sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF 2021», conclut-elle. Article modifié le 2021/10/12 à 20h25