Dans un projet de rapport présenté jeudi dernier, le Conseil économique et social (CES) a appelé à la mise en place de «mesures appropriées visant à lutter contre tout agissement discriminatoire perpétré à l'encontre des personnes en situation de handicap». En sus de mesures coercitives, le CES recommande également la mise en place de mesures incitatives visant à favoriser l'intégration et l'employabilité des personnes souffrant d'un handicap. Le Conseil économique et social (CES) a appelé, dans un projet de rapport présenté jeudi 28 juin à Rabat, à adopter l'approche universelle du handicap pour garantir la dignité et les droits fondamentaux des personnes en situation de handicap. S'inscrivant dans le cadre d'une démarche nationale de mise en œuvre de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées, ce projet de rapport recommande «la mise en place des mesures appropriées, y compris pénales, pour lutter contre tous les agissements discriminatoires, les termes et le langage stigmatisant et non respectueux et les comportements cruels, inhumains et dégradants ou attentatoire à la dignité des personnes en situation de handicap» Qualifiant le handicap de question centrale au Maroc, le CES met l'accent, au travers de son projet de rapport, sur la nécessité de mettre en place une politique nationale intégrée pour protéger les droits des centaines de milliers de citoyens marocains touchés par le handicap (1 500 000 selon le dernier recensement de 2004). Il rappelle également que la lutte contre toutes les formes de discrimination et de protection des droits des catégories vulnérables est un engagement constitutionnel que l'article 34 de la Nouvelle Constitution consacre. « En intégrant la question des handicapés, la nouvelle constitution oblige le gouvernement marocain à élaborer un plan d'action et une stratégie efficace pour promouvoir leur intégration» souligne à ce titre M. Errkhiss Youssef, président de l'Association Amal des handicapés. Des mesures incitatives pour encourager le recrutement des personnes handicapées Outre les mesures coercitives visant à punir les agissements discriminatoires, le projet de rapport du CES préconise également la mise en place d'une base de données nationale spécifique au handicap, l'actualisation des enquêtes portant sur la question du handicap, et leur inclusion dans les études et les recherches des organes institutionnels, des instituts de recherche et des universités. Pour M. Errkhiss, ce point est «très important» puisqu'en il doit permettre de mieux préciser le profil démographique de cette catégorie de la population, et subséquemment, d'adapter la politique gouvernementale d'intégration en la basant sur leurs besoins spécifiques. Comme il le soulève d'ailleurs avec pertinence : «comment parler d'intégration, scolaire ou professionnelle, des handicapés si l'on ne connait même pas leur niveau d'étude ?» Au sujet des difficultés d'intégration professionnelle des personnes en situation de handicap, le projet de loi prescrit également toute une série de mesures incitatives visant à favoriser leur employabilité, notamment par l'instauration d'un quota dans le privé, comme c'est déjà le cas dans le public (7%). Pour information, une étude du Haut Commissariat au Plan publiée en 2009 révélait que le taux d'activité brut des personnes handicapées (13,1%) est plus de deux fois moins élevés que celui des non-handicapés (30,3%).