Le 3 décembre marque la célébration annuelle de la journée mondiale des personnes en situation de handicap. A l'occasion, zoom sur l'action de l'Association Amal Marocaine des handicapés (AMMH), créée en 1992 par des personnes à besoins spécifiques afin d'aider leurs pairs en leur favorisant une meilleure intégration dans la société. L'AMMH a été créée à l'initiative de fondateurs tous en situation de handicap, explique Youssef Errkhis, président de l'association. Elle œuvre dans un double sens. En premier lieu, aider les enfants atteints d'un handicap à s'intégrer dans la société et à les armer des mécanismes et compétences nécessaires pour cela. Ensuite, soulager les parents d'enfants en situation de handicap et leur apprendre à mieux accompagner leurs enfants. L'AMMH dispose ainsi des structures essentielles à leur épanouissement comme des centres d'apprentissage spécifiques aux enfants atteints de handicap mental ainsi que des centres de kinésithérapie, d'éveil de psychomotricité pour les personnes en situation de handicap physique ou sensoriel. Une psychologue est également mise à disposition des parents afin de leur permettre de bien assimiler les bons gestes à adopter avec leur enfant. L'AMMH vise ainsi à proposer un accompagnement complet aux enfants en situation de handicap et à leurs parents au sein du même lieu.
Le centre de l'association accueille en temps normal 130 enfants en situation de handicap. Mais la pandémie de COVID-19 a réduit ce nombre à 80 enfants, puisque plusieurs ont arrêté de suivre leur programme depuis le confinement. Ce dernier a d'ailleurs eu un effet négatif sur l'éveil et le développement des enfants en situation de handicap, puisque beaucoup ont perdu leurs compétences acquises faute de pouvoir les pratiquer quotidiennement. La clé de l'intégration d'un enfant en situation de handicap dans la société est sa famille, insiste M. Errkhis. “La famille est une miniature de la société. C'est le premier noyau dans lequel l'enfant évolue avant de sortir vers le grand monde”, explique-t-il. Ainsi, “quand un enfant en situation de handicap évolue dans une fratrie, nous demandons aux parents de le traiter au même titre que ses frères et sœurs. De ne pas trop l'entourer d'attentions et de craintes pour ne pas les lui inculquer. De lui donner de l'autonomie”, conseille M. Errkhis.
Cependant, déplore M. Errkhis, de nombreux droits restent à acquérir pour les personnes en situation de handicap. Il regrette notamment l'absence de cartes spécialement dédiées aux personnes à besoins spécifiques, qui selon lui, pourrait faciliter la vie de ses porteurs en matière d'accès à l'enseignement, à la santé, aux transports et au divertissement. Reportage.