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Elève en situation de handicap : Discussion à bâtons rompus entre l'éducatif et l'associatif : Réussir tout projet éducatif individuel dans une classe intégrée
Publié dans L'opinion le 30 - 04 - 2017

Le dilemme de l'élève en situation de handicap porté par la circulaire du Ministère de l'Education Nationale
du 30 mars 2017 a plongé les parents, les associations qui oeuvrent dans le domaine du handicap, les élèves euxmêmes
dans un cauchemar, tant la réalité de l'accompagnateur et de l'horaire supplémentaire est capitale pour
leur évolution et avenir scolaire. Pour avoir une idée sur ce qu'endurent ces enfants dans des classes intégrées,
on a contacté la Présidente d'une association des plus actives, l'association « Mourouj » pour l'intégration des
personnes à besoins spécifiques à Skhirate-Temara, Mme Fouzia Azzouzi qui fait du terre à terre au niveau
de l'école publique primaire de Témara, « Al Maghrib Al Arabi » depuis 2005, à travers des classes intégrées,
encadrées par l'enseignante qualifiée Mme Fatiha Bouhali.
Toujours est-il qu'on a pu cerner la problématique dans un cadre associatif et éducatif, avec des témoignages en live de parents d'enfants en situation de handicap. Ce tableau réel, en fin de compte, n'a fait que renforcer le traquenard où s'engouffrent ces élèves si la circulaire reste ce qu'elle est, même modifiée, sans adaptation et sans accompagnateur. Sachant que, l'année dernière, en 2016, plus de 90 candidats en situation de handicap ont passé leurs CE6, à travers la circulaire de 2013 et une soixantaine le CE9, avec une réussite de plus de 90%. Pourquoi les en priver dorénavant ? Beaucoup d'efforts depuis 1998 qui tombent à l'eau, c'est cauchemardesque Mme Fouzia Azzouzi, Présidente de l'association « Mourouj » pour l'intégration des personnes à besoins spécifiques Mme Azzouzi est membre de l'UNHAM : l'Union Nationale des Associations qui oeuvrent dans le domaine de l'Handicap au Maroc, Présidente de l'association « Mourouj » pour l'intégration des personnes à besoins spécifiques, l'association est membre fondateur de l'UNHAM et aussi, membre du groupe régional qui travaille sur l'éducation inclusive de la région Rabat-Salé-Kénitra. L'Académie Rabat Salé Kenitra a consenti de gros efforts et pris une initiative très importante en 2006, celle de l'adaptation des examens de passage CE6 puis celle de la fin des études collégiales CE9. L'adaptation qui est un ensemble de règles, entre l'éducatif et le pluridisciplinaire, existe depuis 1998 mais une circulaire du Ministère de l'éducation nationale, datée du 30 avril 2013 l'avait appuyée. Une commission commune au niveau provincial a été mise en place, qui englobe le médecin désigné par la commission médicale, les spécialistes (orthophoniste, psychologue et un membre de la délégation ou coordonatrice au niveau provincial. Chaque parent spécifie le cas de son enfant, son handicap mental, Trisomie 21 ou autisme..., via aussi un certificat médical du médecin traitant précisant les difficultés d'apprentissage pour que la commission définisse les adaptations pour chaque cas. C'est soit des techniques d'adaptation, autrement dit : le braille pour les non voyants, agrandir l'écriture pour les malvoyants, les IMC l'infirmité motrice cérébrale : besoin d'un fauteuil roulant et que la salle d'examen soit accessible ou certains outils tels que la calculatrice, ou autres pour les cas de dyslexie et les autres dys. Outre les techniques, il y a procédures mises en oeuvre pour les CE6, et qui ne sont autres que les adaptations selon les capacités intellectuelles du cas. Autrement dit, même le contenu de l'examen a été adapté. C'est là où seront lésés ceux qui ont un handicap mental : l'autisme et la dyslexie... Pour les malvoyants et les non voyants, il y a une décision ministérielle de 2006 qui a octroyé au candidat, même au baccalauréat, toutes les adaptations sauf celles des capacités intellectuelles. Dans cette nouvelle procédure de mars 2017, les acquis pour les CE6 n'existent plus. Le tiers temps supplémentaire pour le handicap mental et ceux qui ont un handicap des membres supérieurs est d'une demi-heure, l'accompagnateur, à condition qu'il remplisse certaines conditions telles que : un âge plus bas que le candidat et un moindre niveau (certificat de scolarité), ne sont plus de mise. On parle ici de l'handicap mental et de l'autisme, dont la trisomie 21, la dyslexie. On n'a aucune idée des efforts consentis par les enseignants au niveau des classes intégrées, mais aussi des élèves à besoins spécifiques pour se qualifier dans ces classes, passer ce cap d'examen de passage et gagner un banc supérieur dans le système éducatif. Quand on se réunissait avec le Secrétaire général et le Directeur du Centre National des Examens et de l'Orientation, en tant que société civile, on parlait automatiquement de l'accompagnateur et du temps supplémentaire. Puisque cet élève qui passe me dicte et moi j'écris, donc j'ai besoin du temps. Maintenant, si cet acquis est avorté et s'il n'y a plus de continuation, on devrait faire machine arrière. Les efforts se font dans le temps, dans les possibilités, dans les recherches. C'est un vrai cauchemar. Le Ministère et l'Académie de Rabat ont fourni de gros efforts pour ces enfants depuis 1998. Certains élèves ont passé le CE6, d'autres sont arrivés au CE9, puis au Bac, puis à l'université. On ne demande pas plus. L'objectif principal de cette classe intégrée est de préparer l'enfant à suivre une scolarité normale dans le système éducatif usuelle. On des niveaux différents mais il y a toujours le suivi paramédical pluridisciplinaire et éducatif avec Mme fatiha Bouhali. Le plus grand acquis et qui déroute maintenant, c'est que, n'importe quel enfant en situation de handicap est accepté immédiatement en classe, dans une école publique marocaine, mais à quoi bon si l'enfant doit rester dans une étape stationnaire, ne plus évoluer et accéder à d'autres classes supérieures ? Certes, il y a des contraintes d'intégration et l'enseignant reste livré à lui-même face à un cas sévère d'autisme hyperactif ou autres et a besoin d'aide. Il y avait beaucoup d'acquis et les parents étaient satisfaits mais maintenant ils vivent un vrai cauchemar. Les enseignants, l'administration pédagogique, l'Académie et les parents font des efforts, pourquoi ce recul ? On a besoin de l'institutionnalisation des acquis et d'un arsenal juridique légiférant ce problème. Chaque élève est un projet éducatif individuel Mme Fatiha El Bouhali, enseignante éducatrice spécialisée à l'école Al Ittihad Al Arabi Mme Fatiha El Bouhali est lauréate du Centre de formation des enseignants et milite depuis 2005, tant bien que mal, pour ces enfants, pour les qualifier dans cette classe intégrée, à travers un bénévolat constructif de la part des familles, des proches...En plus de sa formation académique, Mme fatiha a bénéficié de plusieurs formations dans le domaine de l'éducation spécialisée. Elle a une grande expérience dans le domaine et traite du cas par cas, et a à son actif plusieurs formations via l'Académie régionale, via plusieurs associations, via les partenariats entre la direction provinciale et plusieurs associés. C'est une femme qui fait de la recherche, qui conçoit et fabrique de ses propres mains tout le matériel dont elle a besoin pour l'éducation des enfants, qui se porte toujours volontaire, une professeure modèle à l'échelle de l'Académie régionale de l'éducation et de la formation. Parents, association, et élèves sont fiers d'elle. Cette classe intégrée au sein d'un établissement scolaire public englobe 18 enfants de tous les âges atteints pour la plupart d'un handicap mental. Le local et une enseignante à la charge de l'Etat, Direction provinciale de la formation est parrainée par l'association Mourouj qui prend en charge tout ce qui est parascolaire et paramédical. Avant, il y avait beaucoup d'enfants en situation d'handicap rejetés et non scolarisées. Ce partenariat associatif-éducatif est d'un grand intérêt et d'un grand secours pour ces enfants. Il est très porteur. A travers le parrainage, l'association apporte les éducatrices : une éducatrice spécialisée et une aide éducatrice. En plus de l'équipe pluridisciplinaire spécialisée en orthophonie, en psychologie, en psychomotricité, qui interviennent auprès des élèves, selon les cas, une ou deux fois par semaine. En parlant de la problématique de l'adaptation, Mme Fatiha parle des enseignants et de leur implication dans ce processus tout au long de l'année. Il est inconcevable que quand on pose 10 questions à un élève dit normal, il trouve des difficultés, qu'en serait-il alors pour un enfant qui a un handicap mental et intégré dans une classe ? On se comporte avec chaque enfant selon ses compétences intellectuelles. La finalité, c'est leur autonomie, c'est un défi. On a 18 élèves intégrés au niveau de l'école, que va-t-il advenir d'eux une fois au CE6 ? On a 3 autistes et sans AVS : aide auxiliaire dont un autiste asperger, c'est-à-dire dont ses compétences sont extraordinaires. Les parents de ces élèves sont conscients et font le suivi chez eux selon nos consignes. On collabore avec eux, même pour leur alimentation et on exige beaucoup d'eux. On fait également des groupes de paroles. Il est à mentionner aussi que c'est la seule école publique qui fait cette horaire de 8h30 à 16h, les autres écoles, c'est 8h à midi. C'est une contrainte pour les fonctionnaires. Ces horaires flexibles sont essentiellement dus à l'association Mourouj qui paye du personnel qualifié et qui se charge de quelques responsabilités. En tant que partenaire, l'association met à notre disposition des éducatrices puisque le maitre ou enseignant ne peut travailler tout seul toute la journée avec des élèves spécifiques. Chacun est un projet éducatif individuel. L'enseignant a besoin d'éducateurs, de spécialistes et de moyens. Je n'intègre pas toute seule, c'est avec toute l'équipe paramédicale. La psychologue nous donne le programme et la méthode de travail pour l'enfant s'il a un manque au niveau de la motricité globale, la psychomotricienne travaille avec lui et nous donne la façon de faire, tout est fourni par l'association. Je fais aussi de l'autoformation tout le temps dans ce domaine et il faut toujours faire une recherche pour toute nouveauté. C'est l'enfant qui te pousse à chercher, tu dois innover, ses besoins émanent de lui, c'est cela le projet éducatif individuel. On s'entraide et c'est ce qui a permis la réussite de l'intégration au niveau de l'école et qui a permis cet horaire qui perdure depuis 10 ans. Quand on a les moyens, on peut conforter les parents. Dans une classe intégrée dans une école publique Mme Fatiha nous raconte sa classe. Salma, Zouhair, Tariq, Alae, Abderrahman, Ali, Douae, Nasreddine notre grand sportif médaillé qui a participé à Berkane au semi-marathon international, Adnane et d'autres. Tous évoluent dans un cadre convivial, ce sont des autistes, des trisomiques, des dyslexiques...certains écrivent et tout,
d'autres qui font plus l'oral, d'autres très bons en mathématiques...chacun ses aptitudes. Un autiste asperger qui a fait une toute petite faute en mathématiques et qui fait des va et vient parce qu'il s'est trompé. C'est un excellent élève qui fait son travail tout seul. Une autre autiste qui ne sait pas écrire mais que personne ne dépasse en oral. On profite des parents et de la famille pour des constructions, pour l'aménagement des ateliers. Des locaux construits et aménagés à travers des amis et les familles Chaque coin d'une grande salle ou atelier a une histoire et a été aménagé soit par les familles, le directeur de l'école, par des proches. Un père a fait faire des plateaux à 4000dhs pour faire travailler les enfants, une soeur a fait la peinture de la salle, une bénévole a construit la porte, une association italienne a construit les toilettes pour enfants en situation d'handicap, une amie marocaine a amené a aménagé un coin de plaisir et apporté des livres et des jouets. Ce sont des gens qui croient en ce dossier. Love She, une association italienne a formé les éducatrices au début sur le projet individualisé et comment utiliser le matériel et aménagé 6 classes. Ils ont acheté la matière première pour chaque classe, à raison de 5000dhs par classe : cartons, cutters, teinture. Après la formation, certains ont continué dans cette voie et d'autres non, il faudrait l'appui. Cet atelier, c'est là où ces élèves mangent, jouent, ils y font la psychomotricité, ils y travaillent les nombres. On y apprend les serrures, comment ouvrir et fermer avec une clef, faire les lacets, fermer et ouvrir les boutons, le scratch des espadrilles, les gâteaux, font des bracelets, ils apprennent à s'habiller ici. Tout s'apprend dans cet atelier. Avant tout enseignement scolaire, il faut une autonomie. L'atelier est garant aussi des travaux manuels des petits. Ce sont là des tables faites uniquement avec des revues, de la colle et du vernis par les élèves, des chaises aussi. Une jeune fille trisomique Chaimae de 17 ans avait reproduit une poupée avec les motifs même de la robe, on ne sait plus ce qu'elle est advenue, une fois à la maison. Toutes les mamans qui savent faire un travail d'artisan viennent l'apprendre à ces enfants. Les spécialistes viennent les voir dans cet atelier : psychologue, psychomotricien... Ils s'y reposent, y suivent les activités parascolaires, les travaux manuels. L'association Mourouj organise pour eux des expositions, ils assistent au bazar de Noel à l'école américaine, la kermesse du lycée Descartes... Les parents plus confortés Ces classes intégrées ont beaucoup apporté aux parents, surtout ceux qui n'ont pas les moyens de se payer le luxe des éducatrices spécifiques, des psychologues et psychomotriciennes. Tous les parents amènent leurs enfants ici en premier lieu pour lire et écrire et apprendre des choses. Seulement, ils doivent d'abord être autonomes, et quand ils trouvent les outils nécessaires, ces enfants y arrivent, on peut en faire sortir quelque chose. Al hamdoullah, l'Etat a construit ces classes intégrées, elle les a libérés. Les parents vous diront qu'au début, ils ont perdu espoir. Certains parents ont même changé, ce sont leurs enfants qui les ont changés. Une mère disait, j'étais morte, mon fils m'a ressuscité, il est trisomique et il a beaucoup appris. Cet enfant, c'est le champion Nasreddine, il participe aux compétitions. Sa maman dit revivre, elle a appris à conduire pour lui et elle a de l'espoir pour son fils. Elle est fier de lui. C'est cet enfant entre deux autres dits normaux qui est renommé.


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