Au lendemain de son passage au parlement, le chef du gouvernement a pris la direction d'Agourai, un petit village amazigh situé à une vingtaine de kilomètres de Meknès. Le secrétaire général du PJD y a réalisé un véritable one-man-show de plus de 38 minutes, en plein air, au cours duquel il a commencé par rappeler la place qu'occupe la monarchie dans la société marocaine avant d'enchainer sur son sujet favori : parler des «ennemis» du PJD qui ne cessent de «nuire à sa formation par tous les moyens». A aucun moment de son show, Benkirane ne les a qualifiés d' «opposants». Durant son intervention, le secrétaire général de la Lampe a précisé, que ces «ennemis» ont une conception erronée de l'acte politique qui se résume, selon eux, à une opération massive de collecte d'argent pour ensuite les placer dans des banques à l'étranger. Ce genre de politiciens, le chef du gouvernement les a traités de «crocodiles» et de «démons» mais sans les citer nommément. «Le roi me soutient» Comme dans d'autres occasions, Abdelilah Benkirane a réitéré devant l'assistance qu'il tient à informer le roi de tout ce qu'il entreprend et de préciser, au passage, que «le monarque me soutient». Cette allocution en plein air a permis à Benkirane de tirer à boulets rouges sur deux les positions de deux journaux arabophones, Assabah et Annahar Al Maghribia qui se montrent, selon lui, hostiles au gouvernement. A une centaine de kilomètres d'Agourai, à Kénitra, Jamaâ Moatassim, le directeur de cabinet de Benkirane et membre du secrétariat général du PJD, a menacé les walis et gouverneurs impliqués dans des affaires de prévarication et de dilapidation des deniers publiques de reddition des comptes, précisant que sa formation ne s'est pas «vengée» de certains agents de l'administration territoriale qui étaient au service de l'agenda du «parti autoritaire», une allusion plus que transparente au PAM du temps de Fouad Ali El Himma. La multiplication des affaires et des déclarations belliqueuses montre que la tension montre entre les différentes formations politiques.