Les islamistes mauritaniens ont donné leur analyse quant à la débâcle du PJD aux élections du 8 septembre. Mohamed Ghallam El Hadj Cheikh, le vice-président du Rassemblement National de la Réforme Sociale (TAWASOL, selon son acronyme en arabe), l'attribue à la «capitulation de la direction (du PJD, ndlr) à l'envie de plaire à des partenaires éloignés idéologiquement au détriment des préoccupations de la base du parti. C'est une leçon importante pour nous tous». Le responsable déplore que ses «frères» marocains avaient, lors des consultations de la formations des gouvernements Benkirane et El Othmani, accepté de céder à d'autres partis les portefeuilles de souveraineté, dont notamment les Finances, l'Intérieur et les Affaires étrangères. En revanche «ses membres imminents se sont contentés de ministères, dans les meilleurs des cas, techniques loin du champ d'action réel de la présidence du gouvernement», a-t-il écrit dans un long post sur sa page Facebook. Dans son analyse, Mohamed Ghallam El Hadj Cheikh, a également pointé la normalisation avec Israël signée par El Othmani le 22 décembre. Une signature approuvée par son principal rival au sein du parti : Abdelilah Benkirane. «C'est l'un des péchés politiques et idéologiques majeurs des islamistes» marocains, a-t-il estimé. Le Mauritanien a également reproché au PJD son accord en 2019 avec la loi cadre 51-17 sur la réforme du système d'éducation, de formation et de recherche scientifique, appelée également «francisation de l'enseignement». Cependant, les critiques du vice-président de Tawasol sont restées moins violence que les déclarations portant sur la débâcle du PJD faites par l'Algérien Abderrazak Makri, le chef du Mouvement pour la Société de Paix.