Après avoir remis un message au président mauritanien, l'envoyé du Polisario, Mohamed Ould Salek, a entamé une tournée auprès des sièges de partis mauritaniens, notamment le parti islamiste TAWASOL, au grand dam du PJD. Le Polisario a réussi à diviser le PJD et leurs «frères» mauritaniens du Rassemblement National de la Réforme Sociale (TAWASOL, selon son acronyme en arabe). Les deux formations, qui partagent le même référentiel idéologique, étaient pourtant réputées très proches. L'accueil réservé par Mohamed Ould Salek par le président du parti, Mohamed Ahmed Ben Sidi, a fait bondir les islamistes marocains. «Le Parti Justice et Développement exprime son rejet total de cette démarche erronée qui affecte négativement les relations entre nos partis», a réagi le secrétariat général de la Lampe par la voie du n°2 de la formation. Slimane El Amrani a affirmé que «le PJD et le peuple marocain et ses forces vives et l'ensemble de l'opinion publique nationale ont été surpris par l'accueil du président de TAWASOL offert à un responsable de l'entité séparatiste "Polisario"». Et d'ajouter que l'initiative «ne correspond pas contextuellement aux relations historiques entre les deux partis (…) Nous espérons que la direction de TAWASOL corrigera ce qui doit être corrigé». Les islamistes mauritaniens demandent de respecter leurs choix La réaction du PJD a contraint la formation mauritanienne à briser son silence, soulignant dans un communiqué que l'entrevue avec Ould Salek était «à sa demande. Il nous a remis, au même tire que les autres partis nationaux, une invitation pour assister au prochain congrès du Polisario». Faisant fi de la mise en garde lancée par El Amrani, la direction de TAWASOL a tenu à préciser qu'elle «souhaite une relation forte et équilibrée avec les différentes parties impliquées dans le conflit au Sahara Occidental, y compris les frères du Royaume du Maroc et du Front Polisario». Des propos qui ne sont pas sans rappeler la toute dernière sortie à ce sujet du ministre des Affaires étrangères, Ismail Ould Cheikh. Dans une déclaration lue le 7 novembre devant la presse, il a affirmé que son pays «ne soutient aucune partie» engagée dans le différend territorial. Une communication accueillie avec satisfaction au Maroc alors qu'elle a suscité, en son temps, des grincements de dents dans les camps de Tindouf. Après ses entretiens avec le président Mohamed Ould Ghazouani, l'émissaire de Brahim Ghali a pris la direction de partis mauritaniens en vue de leur remettre des invitations pour la cérémonie d'ouverture du prochain congrès du Polisario, prévu du 19 au 23 décembre. Ould Salek a également été reçu par le secrétaire général du parti de l'Union des forces du Progrès.