Après avoir critiqué le Maroc sur son intervention à El Guerguerate, ce sont les mêmes partis politiques algériens qui se sont indignés du récent appui marocain à l'autodétermination en Kabylie. En Algérie, après le communiqué du vendredi du ministère des Affaires étrangères condamnant l'appui du Maroc à l'autodétermination de la Kabylie, le pouvoir en place a mobilisé les partis qui lui sont proches. Samedi 17 juillet a connu une profusion de communiqués, reprenant la version officielle, avec parfois quelques emballements. Le Rassemblement national démocratique (RND) a estimé que le Maroc apportait un «soutien à un groupe terroriste connu et met à nu le plan caché derrière la normalisation des relations avec l'entité sioniste, dont le but est d'ébranler la stabilité de l'Algérie et de consacrer officiellement l'engagement du Royaume du Maroc dans une campagne hostile à l'Algérie». Même son de cloche chez le Front de libération nationale (FLN), qui a dénoncé «des manœuvres honteuses et provocatrices du Makhzen (qui) s'inscrivent dans la continuité de ses actes hostiles, multiformes et de longue date envers l'Algérie». Le Parti de la Liberté et la Justice (PLJ) a qualifié les faits d' «acte terroriste et une agression éhontée». Le Mouvement El Bina, du très conservateur Abdelkader Bengrina, voit dans la réponse de l'ambassadeur Omar Hilale à la sortie de Ramtane Lamamra du mercredi 14 juillet lors de la réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés, «une grave de déclaration de guerre contre l'Algérie». Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), islamiste, souligne que «faire le lien entre la cause juste du Sahara occidental et les appels marginaux au séparatisme en Algérie (…) est un lien malsain». Le Mouvement Al Isla, une autre enseigne islamiste, a condamné un «grave dérapage» visant à «porter atteinte à la cohésion nationale». Lesp partis de l'opposition prennent leurs distances Il est lieu de signaler que toutes les formations politiques qui se sont empressées de diffuser des communiqués dénonçant le soutien marocain à l'autodétermination du peuple kabyle ont tous pris part aux élections législatives du 12 juin. En revanche, les formations ayant appelé au boycott de ce scrutin observent, pour l'heure, le silence. C'est le cas notamment du Rassemblement pour la culture et la démocratie et le Parti des Travailleurs. Force est de constater que cette mobilisation des enseignes partisanes proches du sérail algérien n'est pas sans rappeler l'engagement de ces partis dans la campagne contre l'intervention des Forces armées royales du 13 novembre, à El Guerguerate. La liste des partis algériens qui avaient refusé, alors, d'obéir à l'ordre donné par le régime, est quasiment la même.