Le Front de Libération Nationale (FLN), parti au pouvoir en Algérie, a remporté les élections législatives anticipées de samedi dernier, marquées par un taux d'abstention record dans l'histoire de ce pays maghrébin. Selon les résultats préliminaires annoncés mardi par le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, le FLN a remporté 105 siège suivi des Indépendants, qui ont raflé 78 sièges, du Mouvement de la société pour la paix (MSP) avec 64 sièges et du Rassemblement démocratique (RND) dont 57 candidats ont été élus. Quant au Front "El Moustakbal", il a remporté 48 sièges alors que le Mouvement El Bina a vu 40 de ses candidats élus. Huit autres formations politiques seront représentées dans la nouvelle chambre basse du Parlement. Il s'agit du Front de la bonne gouvernance qui a remporté 3 sièges, au même titre que le parti "Sawt Al Chaâb" (voix du peuple). Le parti de la Justice et du développement n'a remporté que 2 sièges, soit le même score que le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) et "Al Fadjr Al Djadid". Enfin, trois partis ont remporté un siège chacun. Il s'agit d'Al Djazair Al Djadida (nouvelle Algérie), le parti Al Karama et Jil Jadid. Commentant ces résultats, le vice-président de la Ligue Algérienne de défense des Droits de l'Homme (LADDH), Said Salhi a souligné qu'"encore une fois, un rendez-vous a été raté pour le changement et la démocratie". Il s'agit de résultats, sans surprise, issus d'une élection fermée qui s'est déroulée dans un climat de répression, a-t-il dénoncé dans un tweet. Selon lui, ces résultats, ont mis à nu le système et sa promesse de l'Algérie nouvelle n'est qu'un leurre pour les Algériens. Ces élections ont été marquées par un taux d'abstention de près de 77 %, un record absolu après le taux enregistré lors du référendum sur la révision constitutionnelle du 1er novembre dernier (23,72%). Sur les 24,3 millions d'électrices et électeurs algériens, à peine 23,03 % se sont rendus dans les 61.543 bureaux de vote, répartis sur 13.000 centres, pour participer à ce processus électoral. Ces élections avaient été rejetées par le mouvement de contestation populaire inédit du Hirak, réprimé par le pouvoir, ainsi que par une grande partie de l'opposition, qui avait appelé au boycott du scrutin.