Le parti au pouvoir a néanmoins enregistré un important recul en nombre de sièges, selon les résultats officiels annoncés mardi par l'Autorité nationale indépendante des élections. Le parti au pouvoir en Algérie, le Front de libération nationale (FLN), a remporté les législatives organisées samedi, dans un contexte de très forte abstention et de crise politique, a annoncé, mardi 15 juin, l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). «Le Hirak démocratique ne validera ni ne reconnaîtra aucune farce électorale mise en scène par la dictature [du président Tebboune] dans son propre intérêt» avaient annoncé les contestataires samedi. Le FLN, ex-parti unique et principale formation du Parlement sortant, a néanmoins enregistré un important recul en nombre de sièges, selon les premiers chiffres officiels. Il arrive en tête avec 105 sièges sur 407, suivi des candidats indépendants, qui obtiennent 78 sièges. La principale formation islamiste du pays, le MSP, qui avait revendiqué la victoire, arrive troisième, avec 64 sièges, selon la même source. Quelque 24 millions d'Algériens étaient appelés à élire les 407 députés de l'Assemblée populaire nationale. Ils devaient choisir parmi 2 288 listes, dont plus de 1 200 s'affichaient comme «indépendantes», une première. Ces listes ont été ouvertement encouragées par un pouvoir en quête de renouvellement de sa légitimité, à la suite de deux scrutins (présidentielle et référendum) marqués par une abstention record. Il s'agit des premières législatives depuis le soulèvement populaire du Hirak, inédit et pacifique, qui a abouti à la démission du président Abdelaziz Bouteflika après vingt ans de règne.