Surfant sur la crise migratoire des 17 et 18 mai, le gouvernement espagnol est déterminé à renforcer le «caractère européen» de Ceuta et Melilla. C'est le message martelé, hier lors d'un forum organisé à Algesiras, par Juan González-Barba, secrétaire d'Etat chargé de l'Union européenne au ministère des Affaires étrangères. «Ceuta et Melilla sont une priorité pour l'Espagne et pour l'Europe», s'est-il félicité. Il a souligné que la «résolution historique du Parlement européen», du 10 juin, a acté «l'implication de l'Europe» aux côtés des deux enclaves espagnoles, rapporte Ceuta TV. Gonzalez-Barba s'est dit favorable à l'examen des «pétitions des citoyens de Ceuta et Melilla» sollicitant l'abolition du régime spécial Schengen et leur inclusion dans l'Union douanière européenne afin de «renforcer leur européanité» et en même temps «avoir les meilleurs relations de voisinage avec le Maroc». Le secrétaire d'Etat a plaidé aussi pour un «Détroit de prospérité» et d'en faire «un espace de rencontre de personnes et de cultures». Forcer l'appartenance géographique et culturelle de Ceuta et Melilla à l'Union européenne n'est, d'ailleurs, pas uniquement le souci du gouvernement de coalition de gauche. Des parlementaires européens et politiques espagnols, de droite et de gauche, se sont réunis, mardi par visioconférence, pour réclamer de faire de Ceuta et Melilla des «frontières de l'UE». Ont pris part à cet événement les eurodéputés Juan Fernando López Aguilar du PSOE, ancien ministre de la Justice sous le gouvernement de Zapatero, et Jordi Cañas de Ciudadanos et la sénatrice Sofía Acedo du Parti populaire.