Les engagements pris devant le roi Mohammed VI constituent une étape décisive pour la création au Maroc d'un pôle d'excellence biopharmaceutique sur le Continent, a indiqué, lundi à Fès, Samir Machour, expert international en biotechnologie industrielle et actuellement vice-président de Samsung Biologics. Lors de la cérémonie de lancement et de signature, devant le souverain au Palais royal de Fès, de conventions relatives au projet de fabrication et de mise en seringue au Maroc du vaccin anti-Covid19 et autres vaccins, Machour a présenté le plan de mise en œuvre pour devenir un champion continental dans les cinq années à venir dans les domaines de la recherche, développement, production et commercialisation de vaccins et de biothérapies à haute valeur ajoutée. Il a souligné que ces capacités serviront le Maroc, le continent africain et le reste du monde. La vision royale devra assurer une autonomie sanitaire du Maroc et créer les conditions nécessaires pour tirer vers le haut les capacités de l'Afrique en matière de production de vaccins et thérapies critiques, a-t-il affirmé, relevant que cette vision s'articule autour de trois étapes importantes, dont la première est une phase d'urgence, qui démarrera immédiatement. Le vaccin anti-Covid19 Sinopharm sera fabriqué au Maroc Pour le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, ce projet est la réponse idoine aux risques d'apparition de nouveaux variants viraux, de rareté des vaccins et du risque naturel d'apparition de nouvelles épidémies. Il a plaidé en faveur d'une nouvelle politique pharmaceutique nationale en accord avec la vision et avec le nouveau modèle de développement, à même de «garantir à tous les citoyens un accès équitable géographiquement et financièrement à des médicaments et produits de santé de qualité, tout en soutenant la fabrication locale des médicaments dans le cadre des partenariats Public-Privé». Cette souveraineté vaccinale s'inscrit dans une feuille de route, avec une démarche progressive et accélérée, pour sécuriser les besoins urgents en vaccins Covid-19 sur le court terme, pour la production de vaccins du plan national d'immunisation à moyen terme et construire une plateforme continentale de recherche et développement à long terme, a-t-il souligné. Pour le ministre, l'objectif est d'atteindre une sécurité biologique. Ce projet revêt une grande importance tant pour le Maroc que pour la Chine dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19, a assuré pour sa part le PDG de Sinopharm, Liu Jengzhen, qui s'exprimait en distanciel. Le projet participera également à la prévention et au contrôle de la pandémie au niveau mondial, a-t-il poursuivi, notant que ce projet d'envergure permettra de renforcer la résilience sanitaire des peuples du Maroc et de toute l'Afrique, comme il apportera une contribution importante à la consolidation de l'amitié sino-marocaine. Pour sa part, le PDG de la société suédoise Recipharm, Marc Funk, a souligné que le projet de l'entreprise au Maroc a pour objectif d'accroître les possibilités d'accès aux campagnes vaccinales, qu'elles soient préventives, endémiques ou pandémiques. La contribution de Recipharm vise à démontrer que le Maroc sera, le plus rapidement possible, «le premier centre d'excellence de remplissage de vaccins injectables par voie parentérale au service du peuple marocain et du Continent africain». Recipharm aidera à poursuivre l'ambition en créant dans un second temps la manufacture des vaccins complets (forme active et remplissage) en partenariat avec les compagnies innovantes dans la branche. Il contribuera également à la formation des équipes de travail au Maroc et en Europe dans les usines Recipharm, au transfert de technologies de manufacture en salle blanche et savoir-faire adéquat, à la gestion de l'usine au Maroc et la garantie de la qualité des lots fabriqués, a-t-il poursuivi. Bilan Coronavirus dans le monde 260 064 469 Contaminations 5 182 449 Décès 235 813 303 Guérisons 54% de la population mondiale vaccinée