Le lobby agricole espagnol a désormais dans le viseur les exportations marocaines de pastèque vers le marché de l'Union européenne. Les professionnels ibériques sont unanimes à attribuer la baisse des ventes enregistrée en 2020, soit -2,32% par rapport à 2019, à la concurrence du Maroc. En revanche, les indicateurs pour le produit en provenance du Maroc sont dans le vert, avec une hausse de 43,7% réalisée durant la même période, rapporte le média espagnol spécialisé Revista Mercados. La même source affirme que les producteurs marocains vendent plus chères leurs exportations par rapport aux Espagnols, soit 0,65 euros le kg contre 0,57 euros le kg. Malgré ces chiffres, les Espagnols occupent toujours la première place du podium, avec 381,85 millions d'euros de vente en 2020, soit 36,88% du total des pastèques achetées par les consommateurs des Vingt-sept. Les Italiens arrivent en deuxième position, 266,21 millions d'euros, et les Marocains s'adjugent la troisième place avec 138,43 millions d'euros. Des résultats que la Coordination des organisations des agriculteurs et éleveurs (COAG, selon son acronyme en espagnol) ne considère guère d'un bon œil. L'instance crie à «une concurrence déloyale insupportable» menée par des pays tiers «très éloignés des normes européennes en matière de sécurité alimentaire, de protection de l'environnement et des droits sociaux des travailleurs». Il y a un mois, la tomate marocaine était aussi dans la ligne de mire du lobby agricole espagnol. L'affaire a même été portée au Parlement européen par l'eurodéputé du Parti Populaire José Ignacio Zoido, l'ancien ministre de l'Intérieur sous le dernier gouvernement dirigé par Mariano Rajoy.