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Alors que le secteur de la pêche espagnole bénéficie du soutien européen : Maroc-UE : le lobby agricole et les socialistes espagnols opposés à l'accord avec L'UE
Acteurs politiques et opérateurs économiques, particulièrement le conglomérat de producteurs, exportateurs et entrepreneurs espagnols se mobilisent sur tous les fronts pour d'une part, inciter l'Union Européenne (UE) à reconduire l'accord de pêche et de l'autre tenter par tous les moyens d'avorter la rénovation du protocole agricole avec le Maroc. Cette tragi-comédie dure depuis près de deux mois et prend la forme d'une pièce théâtrale qui se joue à deux temps et avec des acteurs différents mais formant partie de la même troupe. Les déclarations fusent de toute part mais aussi les intentions et propositions. De manière, ce qui est bon pour la pêche dans les eaux du Maroc ne l'est pas pour la commercialisation en UE des produits agroalimentaires de ce pays. Il suffit de repasser les réactions enregistrées les dernières 48 heures sur cette question pour se rendre compte de l'ampleur de la préoccupation pour la situation de quelques dizaines de marins en chômage technique et l'indifférence totale du futur de centaines de milliers d'agriculteurs marocains qui survivent du produit de leur terre. Dans un communiqué de presse, le Parti Populaire (PP) signale que le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a décide de joindre sa voix à celles des opérateurs halieutiques. Il a décidé de transmettre à la Commission Européenne qu'un accord de pêche avec le Maroc sera « intéressant » pour toutes les parties. Selon le PP, l'implication de Rajoy dans les mobilisations du secteur de pêche espagnol aura « un effet positif » et « vient ratifier la sensibilité et l'option du gouvernement espagnol selon laquelle le secteur de pêche contribue à la récupération de notre économie », signale le PP. Rencontre le 9 février à Rabat Pourtant, depuis l'amarrage de leur flotte depuis le 14 décembre dernier, marins et armateurs ne sont pas restés les mains vides. Ils bénéficient de toute sorte de soutien et subventions. Déjà, ils vont recevoir sous peu une subvention de 9,2 millions euros de la part du fonds Européen de Pêche dont vont bénéficier 60 chalutiers et 661 membres d'équipage, dont 41 embarcations et 381 marins sont de l'Andalousie. La possibilité de faire face aussi aux cotisations à la Sécurité Sociale est également étudiée. Le ministre de l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, Arias Caneté, avait annoncé, vendredi dernier, une prochaine visite à Rabat le 9 février prochain pour expliquer à son homologue marocain la position de son gouvernement et le désir de relancer les négociations sur l'accord de pêche le plus tôt possible. Certains médias sont allés jusqu'à calculer les gains de chaque marin en chômage technique. Les 4,5 millions d'euros que remettra l'UE au gouvernement espagnol, se traduira par le versement mensuellement de 1.350 euros (14.296,00 DH environ), soit 45 euros (476,55 DH environ). Les armateurs ont droit à 100 euros par jour en moyenne par chalutier en amarrage forcé. Parallèlement, comment réagit le lobby agricole espagnol à l'égard des exportations agricoles marocaines ? Les coopératives agroalimentaires espagnoles paraissent contrariées par la décision, annoncée, jeudi dernier, par la Commission du Commerce Internationale du Parlement Européen qui avait rejeté la requête du lobby agricole espagnol contre l'accord agricole avec le Maroc. Celui-ci sera soumis à ratification par le Parlement Européen, le 13 février prochain. Depuis que le Conseil des Ministres de l'Agriculture avait appuyé, en décembre 2010, le nouvel Accord d'Association UE-Maroc qui compte élargir le processus de libéralisation du commerce agricole et halieutique entre les deux parties, ont été entamées des délibérations au sein du Parlement européen. Dans ce processus, les coopératives agro-alimentaires et le secteur horto-fruitier espagnol ont manifesté leur opposition à cet accord et aussi au vote favorable à l'accord par 23 voix contre cinq au sein Commission du Commerce Internationale du Parlement Européen. Ce qui est surprenant dans cette mobilisation, est l'entrée en force sur la scène des acteurs politiques. «Caméléonisme électoral» Au gouvernement régional de Murcie, quatre commissions ont été mises sur pied pour étudier les possibles réformes qu'impliquera la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) à la lumière de l'accord Maroc-UE. L'Espagne reçoit, en outre, 7,5 milliards d'euros de l'UE, dont 200 millions pour Murcie. A Huelva (Extrême sud), le secrétaire général du Parti socialiste Ouvrier Espagnol et porte-parole du groupe socialiste au parlement d'Andalousie, a demandé vendredi dernier au gouvernement espagnol qu'il « empêche au parlement européen la ratification du nouvel accord avec des pays tiers, concrètement avec le Maroc » dans les termes avancés jusqu'à présent, parce que, a-t-il estimé, ceci pourrait être « un coup mortel » pour les producteurs de fruits en Andalousie. Pour sa part, le député régional et porte-parole de Lorca (Murcie) du groupe municipal socialiste, Manuel Soler, a indiqué que l'appui de la Commission du Commerce International du Parlement Européen « porterait de graves préjudices aux intérêts de l'agriculture murcienne ». C'est ce qui a amené le secrétaire général du Parti Populaire d'Andalousie à critiquer le “caméléonisme électoral” auquel recourent les socialistes en rapport avec l'accord agricole, notant qu'ils sont passés de la position de « le défendre à voter contre en 24 heures ». Ainsi, les accords à conclure avec le Maroc au plan économique font-ils partie désormais de l'agenda des partis politiques alors ce qui est en jeu est l'ensemble des relations entre le Maroc et l'UE et les possibilités de coopération entre le royaume et l'Espagne dans divers domaines, et non seulement les volets de pêche et d'agriculture.