Le photographe britannique Alan Keohane vit au Maroc depuis les années 1990. Au cours des 30 dernières années, il a travaillé comme guide de montagne dans les montagnes de l'Atlas, publié des livres sur les Marocains et a contribué à promouvoir le tourisme dans le royaume auprès du monde anglophone à travers la photographie. Dans les années 1980, les montagnes du Maroc n'étaient pas vraiment une destination courante pour les étrangers et les touristes en vacances dans le royaume. À l'époque, les activités touristiques comme la randonnée pédestre, l'alpinisme ou tout simplement les voyages dans les montagnes de l'Atlas n'étaient pas en vogue. Alan Keohane a néanmoins décidé de tenter le coup. En 1986, juste après avoir obtenu son diplôme à l'école d'art, le photographe britannique a décidé d'amener des gens en randonnée dans les montagnes de l'Atlas. «C'était à l'époque où il n'y avait pas de guides de montagne ni d'agences de voyages spécialisées dans le tourisme de montagne. C'était une très petite industrie à l'époque», se rappelle le photographe basé à Marrakech, dans une déclaration à Yabiladi. Se charger de cette mission a permis au photographe alors diplômé de découvrir le pays et de visiter ses joyaux cachés, mais aussi de rencontrer ses habitants et de prendre des photos. Ce travail en tant que guide de montagne au Maroc a ouvert plusieurs autres portes à Alan Keohane, qui a publié son premier livre peu de temps après. «En 1991, j'ai publié un livre intitulé "Les Amazighs du Maroc" et la maison d'édition m'a chargé de faire un autre livre intitulé "Bédouins, nomades du désert"», confie-t-il. Après avoir terminé son deuxième livre, Keohane a choisi de rester vivre au Maroc avec sa femme. L'idée était de s'installer à Marrakech et de travailler comme photographe. Cette décision l'oblige à s'inscrire en tant que correspondant étranger pour pouvoir pratiquer la photographie dans le royaume. «Avec un journaliste de Reuters, nous étions les seuls correspondants britanniques du pays, Il n'y avait que nous deux pour le monde anglophone», se souvient-il. Le tourisme, une industrie en pleine croissance Vivre au Maroc, voyager et travailler comme photographe a permis à Alan Keohane de voir l'évolution de l'industrie du tourisme. Pour lui, ce secteur est passé d'un petit marché que peu de gens dans le monde anglophone connaissaient, à un plus grand qui attire actuellement des touristes du monde entier. Il a constaté comment le tourisme de montagne s'est développé au fil des années. «Au moment où je travaillais comme guide, rien de ce tourisme que nous avons aujourd'hui n'existait», a-t-il expliqué. Et d'ajouter que «le tourisme dans les années 1980 était très différent et sans promotion». Il rappelle qu'en 1990, lors d'une conférence à laquelle il a assisté à Marrakech sur le développement de l'industrie du tourisme, «des journalistes ont interrogé le ministre sur ce qu'il prévoit pour développer le tourisme de montagne». «Sa réponse était : quelles montagnes ?», ironise le photographe. Selon Alan Keohane, la photographie a contribué à promouvoir ce type de tourisme au Maroc, tout comme son travail de correspondant étranger dans le pays. Grâce à sa connaissance du sud, il réalise des documentaires pour des télévisions étrangères, comme la BBC et les chaînes de télévision australiennes. Au début des années 2000, Alan Keohane a décidé d'implanter sa société au Maroc et de baser son travail de photographe dans le pays. «La photographie peut être un travail très solitaire. Je vais la plupart du temps voyager et rester seul pendant de longues périodes pour prendre des photos. Je voulais pouvoir rentrer à la maison le week-end et être avec ma femme», a-t-il expliqué. Et c'est ce qui s'est passé. Alan Keohane a ouvert son studio à Casablanca et s'est concentré sur la photographie de mode pour les magazines et l'industrie textile, qui «était plus grande à l'époque». Mais avec l'ouverture de chaînes hôtelières internationales et de riads dans le royaume, il décide de se remettre au tourisme. «J'ai fini par abandonner mon studio à Casablanca», raconte-t-il. Alan et sa femme vivent au Maroc depuis près de 30 ans maintenant et le considère comme pays du partage. «J'ai beaucoup voyagé à travers l'Afrique et le Moyen-Orient et c'était une décision consciente lorsque j'ai demandé à ma femme de vivre au Maroc», se souvient Alan. «Le Maroc a la chance unique d'avoir des gens merveilleux, l'histoire, la culture et l'extraordinaire gamme de paysages. En plus de cela, vous avez la cuisine et le pays produit son propre vin. Pourquoi allez ailleurs ?» Alan Keohane En plus de diriger leur entreprise de photographie à Marrakech, Alan Keohane et sa femme continuent de profiter de leur aventure au Maroc et prévoient de visiter et de découvrir plus d'endroits dans le pays, dès la fin de la crise sanitaire.