Les autorités locales de Dar Bouazza ont procédé, ce mercredi, à la destruction de plusieurs kiosques et écoles de surf sis la plage Jack Beach qui ne disposaient pas d'autorisations. La décision, prise par le gouverneur de Nouaceur, intervient alors qu'un projet sur l'occupation du domaine public sera examiné cette semaine par le gouvernement. La démolition des écoles de surfe à Dar Bouazza. / DR La démolition des écoles de surfe à Dar Bouazza. / DR La démolition des écoles de surfe à Dar Bouazza. / DR A coup de pelles, les autorités locales à Dar Bouazza, dépendant de la province de Nouaceur, ont procédé, ce mercredi, à la démolition de plusieurs cabanes situées au niveau de la plage Jack Beach. Elles ont ainsi mis à exécution leur plan communiqué aux propriétaires de plusieurs écoles de surf, kiosques et restaurants. «Ecoles, kiosques, cabanes et restaurants de la plage Jack Beach ont tous été rasés ce matin. Les autorités nous ont avertis lundi soir de leur intervention de tout démolir», nous confie Adil El Harrif. Propriétaire de l'école Surf Global School à Dar Bouazza, il regrette ne pas avoir eu le temps d'enlever ses équipements, constatant «beaucoup de casses et de pertes». Sur place, Karim Charaf, de l'école Waves School, affirme de son côté qu'il «ne reste plus que des gravats et des débris» de son école. Les deux responsables s'accordent sur le fait qu'«aucune raison n'a été donnée par les autorités locales». «Ils avancent que la plage est devenue sale et que des personnes non-autorisées ont commencé à y construire des cabanes», nous déclare le premier. «Les autorités ont refusé jusqu'ici de nous reconnaître en tant qu'écoles et de nous donner les autorisations nécessaires», fustige le deuxième. Des autorisations provisoires pour des kiosques Car selon Karim Charaf, la commune leur avait fourni, il y a deux ans, des «autorisations pour construire des kiosques». «Personnellement, j'avais demandé l'autorisation de la Direction chargée du Domaine maritime en déposant un plan et en mandatant un architecte pour construire mon école», précise-t-il, en ajoutant que ce périple pour obtenir des papiers a commencé en 2012. «Le Domaine maritime et la commune se renvoyaient la balle mais il y a deux ans, nous avons finalement eu des autorisations et l'assurance que personne ne viendra nous inquiéter.» Karim Charaf Toutefois, avec la nomination récente d'un nouveau Caïd à Dar Bouazza, les choses ont changé. «Peut-être qu'il a reçu l'ordre d'intervenir car les kiosques ici ce sont multipliés», déclare cet enseignant de surf. Adil El Harrif précise, pour sa part, qu'il dispose d'un «contrat de location de la commune», qui leur a fourni des «autorisations provisoires». «Nous avons des cabanes mais sans plan», reconnait-il, en affirmant avoir demandé une autorisation pour construire une cabane à laquelle les autorités n'ont pas donné suite. «Je suis ici depuis presque 14 ans et à l'époque, lorsque nous avons demandé des autorisations, les autorités ne voulaient rien savoir et nous n'avions que des tentes», se rappelle-t-il. L'absence d'autorisation de construction n'a pourtant pas empêché, plus tard, la construction des écoles, désormais rasées. Une décision à la veille d'une importante réforme ? Cependant, des nouvelles plus réconfortantes circulent après l'opération de démolition. Nos deux interlocuteurs annoncent avoir eu vent d'un «projet» destiné à reconstruire ces écoles de surf. «Beaucoup de gens nous l'ont affirmé mais nous n'avons ni confirmation ni papier pour l'attester», nous déclare Adil El Harrif qui dit ne pas savoir quand ou comment ce projet va démarrer. «Nous avons demandé à rencontrer le nouveau Caïd hier. Il nous a demandé de revenir vendredi. Nous demandons à ce qu'ils nous fournissent des papiers et de nous donner des autorisations», précise pour sa part Karim Charaf, qui reste pessimiste. «J'enseigne le surf depuis 2003. Plusieurs choses ont été promises sans jamais se concrétiser», conclut-il avec prudence. Des sources médiatiques ont rapporté, ce mercredi, que la décision de démolition intervient dans le cadre de la libération du domaine maritime de l'Etat et en application d'une décision du gouverneur de la province de Nouaceur Abdellah Chater. La mesure serait liée à la destitution du président de la commune de Dar Bouazza, Abdelkrim Choukri (PAM), décidée en décembre par le ministère de l'Intérieur et approuvé par le tribunal administratif de Casablanca en janvier dernier. Sous son mandat, plusieurs nouveaux kiosques auraient été construits.