On connaît les liens avérés qui unissent le PJD marocain et Annahda tunsien, les deux partis président les gouvernements de leurs pays respectifs. Les salafistes des deux côtés souhaitent marcher sur les pas des premiers. Une tentative qui rencontre, pour le moment, quelques obstacles. Les deux salafistes marocains, Omar Haddouchi et Hassan Kettani, persona non grata en Tunisie ont été interdits de fouler le territoire tunisien. Arrivés, lundi soir, à l'aéroport de Carthage, «ils ont été arrêtés par la police des frontières et empêchés d'accéder au territoire tunisien», rapporte l'agence l'Associated Press. Un responsable du ministère tunisien de l'Intérieur, dans des déclarations à AP, a justifié cette expulsion «par le fait qu'ils figuraient sur une liste de personnes interdites d'entrer en Tunisie pour des raisons de sécurité». Pour mémoire, Omar Haddouchi et Hassan Kettani, libérés en février suite à une grâce royale à l'occasion de la fête religieuse Aid Al Mawlid, étaient condamnés à 20 ans de prison chacun pour leur implication présumée dans les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. Contestation des salafistes à l'aéroport de Carthage Cette interdiction a soulevé une vive colère dans les milieux salafistes tunisiens. Et pour cause, «un comité d'accueil a été réservé aux deux prédicateurs, par quelques dizaines de sympathisants, brandissant leurs traditionnels drapeaux noirs et clamant des slogans de soutien et de protestation dans des haut-parleurs prévus pour l'occasion. Un comité de soutien qui tentera, par la suite, de faire pression sur les autorités, demandant l'autorisation d'accès des deux cheikhs», souligne le journal électroniquebusinessnews.com Omar Haddouchi et Hassan Kettani, étaient invité par une association salafiste, Dar Essalam, pour animer une série de conférence sur le territoire tunisien et rencontrer les têtes d'affiche du salafisme tunsien. Une mouvance qui a le vent en poupe, et pourtant il n'a émergé sur l'échiquier politique local qu'après la chute du régime de Ben Ali.