Tout en accusant le royaume de répandre des rumeurs sur son état de santé, le président algérien a assuré lundi que «97% des Fake news» sur son pays proviendraient du Maroc, en collaboration avec Israël. Tebboune a également promis qu'il «n'abandonnera pas la question du Sahara occidental». Moins d'un mois après les accusations, par le porte-parole du gouvernement algérien à l'adresse du Maroc, en lui reprochant de «recruter des agents» dans le monde virtuel pour attaquer l'Algérie, c'est désormais Abdelmadjid Tebboune qui accuse le Maroc de répandre des fake news pour déstabiliser son pays. Ainsi, dans des déclarations diffusées par la télévision algérienne, lundi soir, le président algérien a ainsi accusé le royaume de répandre des rumeurs sur sa santé, après son hospitalisation pendant plusieurs semaines en Allemagne. «Dieu merci. Je suis passé par une période très critique et il y avait ceux qui répandaient des rumeurs sur mon état de santé. Mais nous savons d'où ça vient», a-t-il déclaré. Tebboune a ainsi assuré que «97% de ces fake news viennent de l'étranger». «Vous savez d'où elles viennent !», a-t-il lâché en allusion au Maroc. «C'est surtout après que les deux (pays, ndlr) ont repris contact», a précisé le chef d'Etat algérien, comme un deuxième clin d'œil pour désigner le Maroc et Israël qui ont repris leurs relations diplomatiques en décembre dernier. «Nous avons les moyens pour connaître la source de ces sites : 98% de ces sites proviennent de nos voisins. Ils veulent diffuser ces informations en France et en Espagne mais nous suivons ces questions.» Abdelmadjid Tebboune Sahara occidental, Sahel et Afrique Abdelmadjid Tebboune a également saisi cette tribune pour évoquer la question du Sahara occidental, en réitérant la position de son pays. «Nos positions ne changeront pas, et elles sont connues. Je n'abandonnerai pas la question du Sahara occidental», a-t-il insisté en rappelant que «ces questions ont été décidées en 1989, lorsque Hassan II, le roi Fahd et Chadli Bendjedid se sont rencontrés, à la demande de Hassan II, au niveau des frontières». «Hassan II avait déclaré que la question va être laissée aux Nations Unies et reprendre les relations avec l'Algérie. Hélas, son pays est repris ses anciennes habitudes», a-t-il poursuivi. Sur les questions régionales, Abdelmadjid Tebboune n'a pas pu cacher l'irritation de son pays quant aux actions de la diplomatie marocaine. Il a ainsi vanté le «rôle de l'Algérie dans la région du Sahel», en revenant sur la déclaration du président français Emmanuel Macron concernant l'envoi de l'armée algérienne au Mali. «Nous n'enverrons pas notre armée hors de l'Algérie». Son ministère de la Défense avait, d'ailleurs, attaqué le Maroc après les déclarations de Macron en assurant qu'elles «ne peuvent être émises que par des ignorants travaillant sous les ordres des intérêts du régime makhzanien marocain et du sionisme». Tebboune a également estimé que son pays «est une puissance de frappe en Afrique». «Notre armée est forte, et nous maintiendrons notre expansion stratégique en Afrique ou ailleurs. L'Algérie travaille actuellement à restaurer sa force et son rôle de pionnier au niveau régional dans le respect de la souveraineté d'autrui sans renoncer à sa souveraineté et à ses positions, même s'il y a un pays dans la région qui ne fait qu'appliquer ce qui lui est dicté», conclut-il, dans une nouvelle allusion au Maroc. Il y a quelques semaines, le ministre algérien de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer a lui aussi accusé le royaume de «recruter des centaines d'agents dans le monde virtuel pour attaquer l'Algérie». «Le gouvernement algérien a préparé un certain nombre de lois pour bloquer ces actes hostiles qui exploitent l'espace numérique pour répandre ces poisons malveillants», a-t-il assuré.