Les militaires au pouvoir au Mali, depuis le coup d'Etat du 19 août, sollicitent l'appui du Maroc au processus de transition en cours dans leur pays. C'est le message que le colonel et vice-président de la république, Assimi Goïta, a transmis ce jeudi 25 février à Rabat dans le cadre d'une visite de travail, au ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita. A cette occasion, le militaire «a mis en avant l'action menée par le Royaume du Maroc dans l'accompagnement du processus de transition dans son pays», indique la MAP. Cette visite de Goïta, considéré comme l'homme fort à Bamako, devrait susciter des grincements de dents à Alger, d'autant qu'elle intervient deux semaines après un déplacement de Sabri Boukadoum au Mali où il a couvert d'éloges les accords d'Alger de 2015 dans la «stabilisation» de cet Etat africain. Le Mali est un membre du G5 Sahel. Le pays fait face à des attaques meurtrières et répétées menées par des groupes terroristes contre ses soldats. La dernière en date est l'embuscade, mardi 23 février, qui a fait au moins deux morts dans les rangs des militaires. Le Maroc a pris part au dernier sommet du G5 Sahel de Ndjamena, et selon le président français, Emmanuel Macron, Rabat aurait manifesté sa disposition à s'engager dans les efforts de pacification de la région. Par ailleurs la semaine dernière le très influent religieux Mahmoud Dicko n'a pas tari déloges sur le roi du Maroc : «Figurez-vous que le roi Mohammed VI est un grand imam, pourtant, il dirige bien son pays. Qui connaît le Maroc sait que c'est un exemple dans le monde entier, en matière de développement, de démocratie et de leadership. C'est un pays qui n'a rien à envier aux autres pays européens», a déclaré celui qui a mené la contestation populaire contre l'ancien président Ibrahim Keïta. Le 29 septembre 2020, le ministre marocain des Affaires étrangères s'est rendu au Mali sur instructions du roi Mohammed VI, où il s'est entretenu notamment avec le colonel Assimi Goïta et rencontrer l'imam Mahmoud Dicko ainsi que Bouye Haidara, le chef de la zaouïa tijaniya au Mali. Un déplacement qui a fait sortir de ses gonds le président algérien, Abdelmadjid Tebboune. Le 10 octobre, et devant un parterre de haut gradés de l'armée, il s'est indigné que «des parties qui n'ont même pas de frontières avec le Mali manœuvrent et conspirent» dans ce pays.