Deux mois après l'offensive des FAR à El Guerguerate, le bilan est positif. Aucune instance internationale, Conseil de sécurité ou Union africaine, ne l'a condamnée. La situation sur le terrain est calme et le processus d'ouverture de consulats se poursuit. Le 13 novembre, sans tirer un seul coup de feu, les Forces armées royales débloquaient la route d'El Guerguerate, point de passage stratégique entre le Maroc et la Mauritanie. Les éléments du Polisario qui avaient élu domicile depuis le 21 octobre ont été contraints de quitter leur siège, permettant ainsi la reprise de la libre circulation des personnes et des biens. Un retour à la normale que Rabat a voulu tirer à son avantage. En effet, l'opération a été l'occasion pour le Maroc de sécuriser davantage ses frontières sud, réalisant dans un premier temps une extension du mur de sécurité jusqu'à la Mauritanie. Un effort qui se poursuit désormais à l'Est, non loin de la zone d'El Mahbas. A terme, les travaux devraient priver les partisans du Front d'un autre accès à El Guerguerate, nous confie une source basée à Dakhla. Parallèlement à ce processus de sécurisation initié par les FAR, la Mauritanie prévoit d'entreprendre un chantier similaire. Le conseil des ministres, du 6 janvier présidé par Mohamed Ould El Ghazouani, a décidé la création d'une «zone de défense sensible» dans le nord du pays. «Le projet fixe les coordonnées des points de repère terrestres matérialisant les limites de cette zone, située au Nord inhabité à peu habité, qui pourrait constituer des lieux de transit pour les terroristes, les trafiquants de drogue et les bandes du crime organisé», indique un communiqué du conseil des ministres. Des drones des FAR survolent les zones à l'Est du mur de sécurité La sécurisation des frontières passent également par une surveillance aérienne des mouvements des milices du Front tout au long du mur de sécurité. Une activité que certains supports de presse proches du Polisario ne cachent plus, alertant de drones des FAR qui «survolent la zone de Tifariti jour et nuit». Du côté de Brahim Ghali et ses camarades, l'heure est au silence alors qu'ils continuent de publier chaque jour des communiqués annonçant la poursuite de frappes des positions de l'armée marocaine, des dégats humain et matériel infligés et les prisonniers capturés. Pourtant, la situation sur le terrain militaire est calme comme nous l'ont confirmé plusieurs sources ces dernières semaines. Les affrontements n'ont eu qu'une éphémère existence sur les réseaux sociaux et dans les médias algériens. De son côté, la machine diplomatique marocaine a continué de s'activer. Durant ces deux mois, l'inauguration de consulats au Sahara s'est poursuivi. En novembre, la Jordanie a annoncé son adhésion à cet élan. En décembre, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a présidé avec leurs homologues du Bahreïn et de Haïti les cérémonies d'ouvertures d'antennes consulaires, respectivement à Laayoune et Dakhla. Et le 10 janvier, David Shenker a lancé le processus d'ouverture d'un consulat à Dakhla à vocation économique. Pour sa part, la Banque américaine de développement a décidé de consacrer trois milliards de dollars pour le financement de projets dans la province. Le Maroc compte aussi sur l'engagement financier de ses autres partenaires au Sahara, Union européenne, monarchies du Conseil de coopération du Golfe, la Chine et la Russie ainsi que quelques grands pays d'Amérique du sud. La marocanité du Sahara s'opère désormais aussi par l'économie.